Cases-de-Pène : un caviste à la campagne [par Yann Kerveno]

Le caveau de la cave coopérative de Cases-de-Pène a fait peau neuve l’an dernier. Et a largement augmenté et diversifié son offre en rejoignant le réseau Vilavigne.

“Rejoindre Vilavigne s’est un peu imposé comme une évidence pour nous” raconte Jean-Christophe Bourquin, président de la cave de Cases-de-Pène, plus connue sous le nom de Château de Peña. “Nous étions en pleine réflexion justement sur cette thématique pour imaginer comment rendre notre caveau plus attrayant… Mais on tournait un peu en rond. Alors, quand nous avons découvert ce dispositif développé par huit caves coopératives viticoles françaises, de différents vignobles, ça a fait tilt !” Et l’affaire fut rondement menée. Sollicité, le conseil d’administration de la coop donne son aval début 2020 pour l’adhésion au réseau Vilavigne et lancer les travaux d’aménagement du caveau qui doit être entièrement repensé. Las, la crise de la Covid et le premier confinement viennent ralentir les travaux. Mais la boutique, relookée et sous sa nouvelle enseigne, finit par ouvrir il y a tout juste un an, en novembre dernier. Et qu’est ce qui a changé ? Tout. “L’idée de ce réseau de franchises, c’est de créer une boutique proche de celle d’un caviste. Alors oui, il y a nos produits, mais aussi ceux des autres caves coopératives adhérentes, et des compléments de gamme pour avoir une offre complète” détaille Jean-Christophe Bourquin.

Jusqu’à 1 500 références

“L’idée de base c’est que nous vendons nos vins plus ceux des autres adhérents. Et eux proposent aussi nos vins. Pour l’instant, cinq vins de Cases- de-Pène sont ainsi présents dans les autres magasins et nous espérons en voir d’autres acceptés bientôt.” Bourgogne, vins de Loire, Champagne, Provence, vallée du Rhône, la boutique de la coopérative ressemble en effet à celle d’un caviste en ville. “Il n’y a pas de magasin équivalent aux alentours, s’ils veulent se rendre chez un caviste, les habitants du secteur doivent forcément descendre à Perpignan. Nous avons 500 références pour l’instant mais nous pouvons monter jusqu’à 1 500, pour cela il faudra augmenter la surface de vente.” Projet déjà d’ailleurs en route avec la reconfiguration et l’extension prévue de la boutique pour l’ouvrir plus avant sur la route départementale et la rendre plus visible. Au-delà du vin, les gammes sont complétées par des spiritueux et des bières, un secteur que Jean-Christophe Bourquin compte développer dans les prochains mois avec les deux salariés de la boutique. “Mais en allant chercher des bières locales, artisanales, qu’on ne trouve pas en grande surface” précise-t-il.

Clientèle rajeunie

Cette offre nouvelle, quoique restée bien discrète jusqu’ici, attire toutefois de nouveaux clients dans la boutique. “L’ouverture de la boutique a considérablement rajeuni la fréquentation du caveau” confesse le patron de la coop, qui reconnaît aussi qu’avant, le magasin souffrait de l’image un peu “coopérative à l’ancienne”. Avec le mobilier sur mesure, les lumières adaptées, les présentations soignées, cette image-là est bel et bien balayée. “Nous sommes une petite cave, mais une des rares qui a vu ses volumes progresser, il y a 20 ans nous produisions 7 000 hl, aujourd’hui nous sommes entre 10 000 et 11 000, finalement, en refusant la grande distribution, sauf exception localement, en privilégiant le circuit traditionnel pour la commercialisation de nos produits, nous avons déjà tous les codes des vignerons indépendants !” Il existe donc aujourd’hui 14 Vilavigne en France et un en Roussillon, à Cases-de-Pène !

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