Parce que rien n’est jamais simple (2023-50) [par Yann Kerveno]

Mensonge

Encore pris en flagrant délit de n’importe quoi ! Hugo Clément, qui n’en rate pas une quand il s’agit de dézinguer ce qui ne plaît pas à sa petite personne, s’est lancé dans un démontage en règle de l’ammonitrate dans une chronique sur France Inter le 29 novembre dernier. Avec un argument choc : c’est un explosif. Et on met ça dans les champs. Pouah ! Alors évidemment, il s’est fait attraper par la patrouille sur X (Twitter) où ceux qui savent (pour de vrai) ont tenté de lui expliquer que l’ammonitrate est d’abord un engrais, qu’entreposé dans de bonnes conditions et seul, c’est un produit très stable et sans danger. Il n’acquiert ses qualités explosives que lorsqu’il est mélangé avec un combustible et encore, en respectant des proportions et confronté à une source d’énergie. D’ailleurs, s’il reste que la mise à feu de l’explosion de Toulouse en 2001 n’est pas bien comprise, le drame de Beyrouth, plus récemment, est précisément lié au non-respect des conditions de stockage. Mais comme à son habitude, Hugo Clément aura bloqué tous ses contradicteurs et il aura encore perdu l’occasion d’apprendre un truc qui pourrait venir faire vaciller sa détestation du monde.

Jachères

Pendant qu’on s’étripe encore sur la question des 4 % de jachères obligatoires, le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux a publié un rapport sur l’utilisation des terres en France. Et au bout d’un long calcul, a trouvé que plus de 10 % de la surface agricole utile serait aujourd’hui à l’état d’abandon, soit la bagatelle de 1,7 à 3 millions d’hectares, excusez du peu. Et ceci hors reboisement et artificialisation. Bref, après avoir fait le tour de la question, les auteurs du rapport émettent une série de recommandations parmi lesquelles la mise en place d’une approche de gestion et des contraintes des terres agricoles au niveau intercommunal, une réforme de la fiscalité du foncier agricole… À suivre.

Menace ?

Après les céréales, voici que d’autres produits venus d’Ukraine, ils ont l’autorisation d’entrer sur le sol européen depuis le début de la guerre, pourraient venir déstabiliser le marché intérieur de l’Union. Et tirer les prix à la baisse. C’est ce qu’a reconnu le directeur général adjoint de la DG Agri à Bruxelles en précisant qu’étaient principalement concernés la volaille (+ 150 %) et les œufs (+ 100 %) comme cela a été rapporté dans la presse, deux filières européennes qui plus est soumises à une perte de compétitivité à cause de l’inflation.
Mais d’autres produits agricoles pourraient être touchés, le sucre par exemple, dont les importations sont passées de 25 000 à 390 000 tonnes… Un dossier très sensible dans le Nord de la France où les planteurs de betterave sont à cran. De leur côté, les pays de l’Est de l’Union sont toujours vent debout contre les importations de céréales ukrainiennes, avec le maintien de l’interdiction unilatérale d’importation prononcée il y a quelques semaines en Hongrie, Pologne et Slovaquie, pour sauver les marchés intérieurs.

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