Viti Monde sem. 06-2023 [par Yann Kerveno]

Bagarre

La décision unilatérale du gouvernement irlandais d’apposer sur les bouteilles d’alcool les mêmes messages de prévention que ceux figurants sur les paquets de cigarette en a fait bondir plus d’un. Ce sont les Italiens qui ont porté le fer le plus vite, pendant qu’il était chaud, devant la Commission européenne. Déjà très engagés dans la lutte contre l’extension à l’échelle continentale du Nutriscore, ils espèrent, avec l’aide discrète de la France et de l’Italie, convaincre l’Union de faire pression sur l’Irlande. Au nom, en particulier, de la distorsion de concurrence qu’une règle nationale créée sur le marché intérieur de l’Union européenne. Jusqu’ici, la commission ne s’est pourtant pas opposée à ce projet.

Ce n’est pas la première initiative du gouvernement irlandais qui a fait de la lutte contre l’alcoolisme une priorité nationale. Depuis l’été dernier, le pays est doté d’un prix minimum pour les boissons alcoolisées calculé sur la base de l’unité d’alcool. Cette mesure est destinée à renchérir le prix des alcools les plus forts et meilleur marché pour en limiter l’accès aux consommateurs. Une bouteille de 75 cl ce vin ne peut ainsi plus être commercialisée à moins de 8,50 euros environ, une bouteille d’alcool titrant 37,5 et plus ne peux plus être commercialisée à moins de 20 euros.

Peu d’impact

Pour autant, ces dispositifs de prix minimum semblent n’avoir que peu d’impact sur le commerce selon une étude réalisée en Écosse où le prix minimum est appliqué depuis 2018. Et ce, malgré une augmentation des prix au détail de 18 % qui ne poussent pas les gens à changer d’habitude. En attendant, les producteurs de whisky écossais sont vent debout contre l’intention du gouvernement local d’interdire la promotion !

Karma

C’est le média australien SBS qui conte les déboires en cascade, au sens propre du terme, de Lin Meiquing. Commerçant chinois, il était spécialisé dans l’import de vins australiens en Chine jusqu’à ce qu’il décide de franchir le pas et d’acheter un vignoble en Australie. Pour produire et vendre lui-même en Chine en profitant de l’extraordinaire appel d’air du marché chinois. On est là en 2015 et la propriété met vite en marché 2 millions de cols de rouges vendus en Chine. En 2020, les ennuis débutent avec l’apposition de taxes jusqu’à 200 % par la Chine sur les vins australiens. Sanctions qui assèchent complètement les flux commerciaux vers la Chine. Puis survint la crise de la Covid. Et cette année, c’est la Niña qui est venue ajouter sa couche de catastrophe en provoquant d’importantes inondations qui noient tout son vignoble sous un mètre et demi d’eau et détruisent toute sa vendange 2023… Il attend maintenant de savoir ce dont il pourra bénéficier comme aide pour sortir la tête de l’eau.

Succès

Le groupe catalan Grau, composé de Vins i Licor Grau, la vinothèque de Palafrugell, et du distributeur Digisa, s’est hissé à la deuxième place des distributeurs de boissons en Espagne, juste derrière le groupe mondial Diageo. Les deux entreprises catalanes ont réalisé un chiffre d’affaires cumulé de 56 M € en 2021 (46 M € pour Grau dont 10 % sur internet et 10 M € pour Digisa).

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