Parce que rien n’est jamais simple – sem. 06-2023 [par Yann Kerveno]

Révolution

L’Inde est devenu un grand pays agricole. Un très grand pays agricole. Les chiffres donnent même le tournis. Imaginez que dans les années 1960, le pays produisait 10 millions de tonnes de blé quand ce sont plus de 110 millions de tonnes qui sont attendues cette année. Ce sont bien là les fruits de la révolution verte, quoi qu’en disent les rabat-joie, qui a fait progresser la production de plus de 5 % pour chaque pour cent de population gagné. Dans le même temps, la population indienne a en effet quasi atteint 1,5 milliard d’individus.

Autre grand pays agricole, les États-Unis entament cette année la révision de leur Farm Bill, le pendant de notre Politique agricole commune en somme. Doté d’un budget de 428 milliards de dollars pour la période 2019-2023, c’est un véritable programme de développement et d’orientation qui conditionne les directions que prennent les agriculteurs. Cela dit, dans la dernière mouture qui s’achève, les trois quarts du budget étaient absorbés par le chapitre “nutrition” et viennent corriger l’insécurité alimentaire dans laquelle se trouve une proportion importante d’habitants du pays, plus de 10 % des foyers. La deuxième ligne budgétaire allait à l’assurance des cultures, la troisième au soutien des prix (compensations en cas d’effondrement des cours).

Environnement ?

Qu’en sera-t-il du prochain budget et de ses orientations ? On ne sait pas trop pour le moment, mais le gouvernement de Joe Biden semble vouloir freiner la concentration des fermes. Aujourd’hui, plus de 40 % de la sole américaine est travaillée par des “grosses exploitations”, celles qui exploitent plus de 800 hectares. Sont attendues également des mesures propres à faire évoluer le modèle agricole américain vers plus de respect de l’environnement, mais nul ne sait ce qui sortira du chapeau des deux chambres qui ont l’habitude de s’étriper sur le sujet.

Money money

Puisqu’on parle capitalisme, regardons en Espagne où les investisseurs pourraient bien être demain les nouveaux rois de la campagne. En 2020, leur nombre approchait les 700 dans le pays, attiré par le caractère indispensable de la nourriture et des rendements à hauteur de 10 %. De quoi motiver à sortir le porte-monnaie pour acquérir des terres, entre 30 000 et 40 000 euros l’hectare irrigué portant des vergers et jusqu’à 120 000 euros l’hectare pour des avocatiers… Parmi ces investisseurs, des noms à retenir : Miura Capital, Atitlan Capital, magnum Capital, Panda agriculture & Water Fund…

Y’a un loup

Enfin, des loups. Il ne se passe pas une semaine ou presque sans que les journaux locaux annoncent qu’un loup a été vu ici, qu’un troupeau a été attaqué là. Le loup a fait ses premières victimes en Ariège, entre le Carlit et la vallée d’Orlu cette fin d’été et il y a quelques jours, un loup a trouvé la mort dans une collision avec un véhicule sur la route qui relie les deux stations balnéaires de Carnon et La Grande Motte dans l’Hérault. 2022 restera comme l’année où des naissances sont survenues dans la frange Est de la région Occitanie, dans deux des neuf zones de présence permanente du loup. À savoir du côté du Mont Lozère et sur le plateau du Larzac. À l’échelle de la France, le “troupeau” de loups pourrait largement dépasser les 1 000 individus cette année, 921 loups ayant été dénombrés en juin dernier.

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