Un petit air de… chocolatine ! [par Karo & Didoo]

Puisque nous sommes entre nous, nous allons vous faire un aveu ; chez Karo et Didoo, le matin on mange des chocolatines. C’est comme ça, on porte avec nous notre estampille AOP Sud-Ouest, alors le Parigot et ses petits pains au chocolat, on a hésité. Mais elle est si mignonne cette chanson, on dirait un conte pour enfants qui, juste avant de dire “ils s’aimèrent et eurent beaucoup d’enfants”, a rajouté “Et la fille qui n’était pas bête, acheta des lunettes à l’élu de son cœur”. Belle adaptation par Pierre Delanoë, parolier à qui nous devons également “L’été indien”, immense succès datant de 1975 (date que nous affectionnons particulièrement…), vendu à plus d’un million d’exemplaires en France et à trois millions dans le monde. Sans effort, vous vous rappelez parfaitement l’air et les paroles. 
Pas moi ! Même pas du tout ! Quand on me jette à la figure une Marie Laurencin, artiste peintre, figurative, graveuse et illustratrice, comme si tout le monde devait la connaître, j’ai l’impression de passer pour un crétin et, quand je découvre dans Wikipédia que “Sous l’Occupation, elle continue cette vie mondaine et renoue avec ses amis allemands”, ça me gêne car je n’arrive que difficilement à séparer l’œuvre de l’auteur. À chacun ses failles.

Vous l’avez compris, notre artiste du jour, c’est Joe Dassin, longtemps reconnu comme le fils de… Jules Dassin, réalisateur de films et de Béatrice Launer, violoniste virtuose. Issu d’une famille d’immigrés ukrainiens, qui s’installe en Amérique, il naît en 1938 à New-York et meurt bien jeune, à Papeete, en 1980 à 42 ans. En 1950, le père, expulsé des États-Unis, installera toute sa famille en Europe. C’est ainsi que Joe bourlinguera en suivant son père dans ses tournages en Italie, en Angleterre, en Suisse et en France où il obtiendra son baccalauréat à Grenoble. Mais il retourne en Amérique pour étudier la médecine, puis l’anthropologie, tout en poussant la chansonnette sur les airs de Georges Brassens autour du campus, dans des mariages.
En 1963, il reviendra en France où il sera embauché par son père comme technicien, figurant, assistant ; c’est dans le cinéma qu’il trouvera, au début, sa voie et rencontrera son premier amour !

L’élégance du cœur

Il lui faudra attendre 1965 pour, enfin, passer sur les ondes radio et dans les hit-parades. Sa carrière est maintenant lancée car il a trouvé son producteur ! Comme quoi, si on ne connaît personne dans le show-biz, on est cuit ! Ses premiers titres à succès modeste sont “Ça m’avance à quoi” et “Comme la lune”. C’est en 1967 qu’il connaîtra vraiment le succès avec “Les Daltons” qu’il chantera tout de blanc vêtu, ce qui sera ensuite “sa marque de fabrique” si je puis dire ! Ce charmeur timide, avec sa coquetterie dans l’œil, sut plaire à nous les dames !
L’année 1968 sera marquée par d’autres titres “La bande à bonnot” et “Siffler sur la colline”. En 1969, il est enfin reconnu comme une véritable vedette de la chanson française en interprétant “Les petits pains au chocolat”.

Mais ce qui nous semble le plus heureux chez cet artiste, c’est sa façon d’évoquer l’amour. Souvenez-vous dans “À toi” quand il dit “À la vie, à l’amour, à nos nuits, à nos jours, à l’éternel retour de la chance, à l’enfant qui viendra, qui nous ressemblera, qui sera à la fois toi et moi, à moi, à la folie dont tu es la raison, à nous, aux souvenirs que nous allons nous faire, à l’avenir et au présent surtout”. C’est joli ça, alors quand il chante, “Moi, j’avais le soleil jour et nuit dans les yeux d’Émilie, Je réchauffais ma vie à son sourire. Moi, j’avais le soleil dans les yeux de l’amour, Et la mélancolie devenait joie de vivre”, c’est fort. On voit bien que lorsqu’il parle d’amour, c’est de l’authentique, pas de vie sans elle quand il dit : “Et si tu n’existais pas, Dis-moi pourquoi j’existerais ? Pour traîner dans un monde sans toi, Sans espoir et sans regrets”, d’autant plus que le premier amour, il lui a rappelé “Souviens-toi, c’était le grand jour, Le grand pas vers le grand amour. C’était encore mieux que ça, C’était nous deux il était une fois”.  Même la séparation, si bien écrite dans “Salut les amoureux”, nous montre la grande élégance du cœur que Joe Dassin savait mettre en lumière.

À réécouter sans modération !

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