Tu peux être absent. Mais fais gaffe quand même ! [par J.-M. Majeau]

Au milieu des informations relatant les pérégrinations médiatiques de notre roi de la casserolade, celles du mendiant d’armes en tee-shirt olivâtre, l’état des nappes phréatiques du département, l’inventivité des écologistes à traquer le cul-terreux d’extrême-droite et à économiser l’eau des agriculteurs au profit des écrevisses, j’apprends qu’une enquête a été diligentée par le Quai d’Orsay auprès des lycées et collèges d’Occitanie pour évaluer le pourcentage d’absentéisme chez les enfants musulmans le jour de l’Aïd al Fitr. Je rappelle à ceux qui l’ignoreraient que cette fête signe la rupture du jeûne du mois de Ramadan. Au jour où la moitié des enfants qui rentrent en 6e ne savent ni lire, ni compter correctement et qu’il n’y a plus qu’un seul médecin scolaire pour 65 établissements, cette enquête me paraît d’une importance prioritaire pour l’avenir de nos élèves.

La France est un pays dont l’école est, constitutionnellement, laïque. À ce titre, tolérer le moindre prosélytisme, la moindre manifestation religieuse ou un quelconque signe ostentatoire, doit être combattu. Une absence scolaire au prétexte d’une fête religieuse fait donc partie intégrante de l’irrespect de ladite constitution républicaine. Imaginerait-on que certains élèves, chrétiens, s’absentassent pour fêter Noël, Pâques, l’Ascension où je ne sais quel épisode plus ou moins folklorique, de la saga de Jésus sur la planète ? Bien sûr que non. Dès lors, nos instances, déterminées à faire respecter ce fondement incontournable, probablement inspirées par l’expérience du maire de Béziers, M. Ménard, qui avait fait dénombrer les enfants musulmans fréquentant ses écoles, demandent que soient répertoriés les enfants absents le 21 avril. Alors même qu’un texte de loi sur l’immigration va faire l’objet d’une discussion dans l’hémicycle, le sujet est d’importance. Il n’est évidemment pas question, ce serait intolérable dans un pays de droit, que cette loi porte atteinte au respect d’autrui et soit, même à la marge, une expression d’un racisme quelconque. D’ailleurs, pour éviter ce piège, des budgets, importants, ont été alloués afin de réfléchir, en amont, à la problématique de la “laïcité” à l’école, et, plus généralement, au sein de la société.

Fracture…

La ministre Schiappa, entre deux poses photographiques et une œuvre littéraire florissante, consacre l’essentiel de son temps à cela. Au travers d’une structure officielle, créée au lendemain de l’odieux assassinat de Samuel Paty, elle entend promouvoir et défendre “les valeurs de la République”. Juste combat. Ça s’appelle le “Fond Marianne”. Personnellement, j’aurais préféré une autre appellation pour cette nouvelle usine à gaz. En effet, aucun géologue n’ignore la “fosse des Mariannes” qui est la fracture océanique la plus profonde de la croûte terrestre. Même loin du Pacifique, avec un tel patronyme, le danger était grand que les millions d’euros investis ne se perdissent dans les abîmes obscurs de l’Océan Républicain… C’est d’ailleurs ce qui est en train de se produire… À l’instar d’Arthur, qui ne savait plus où il avait mis le corps, Marlène, pressée de questions ne peut que répondre : “j’sais plus où j’ai foutu le pognon !” Son projet risque de bientôt faire “pschitt”. C’est dommage, parce qu’avec un tel budget, on aurait pu connaître le nom des absents, voire même le nom du pâtissier qui faisait les makrouts et du boucher qui avait
vendu les agneaux halal de l’Aïd ! Heureusement, Darmanin et ses fins limiers vont pouvoir prendre la relève, probablement grâce à la diligence des préfets, peu scrupuleux concernant les ordres à faire appliquer.

Après avoir traqué sans relâche les velléitaires au port du masque, les réfractaires aux vaccins, les gens qui buvaient debout, les vieux qui mangeaient en famille et ceux qui tapaient sur des casseroles, ils vont maintenant comptabiliser les mineurs mangeurs de loukoums et de cornes de gazelles ! Nous, comme Super Dupont, on boit du pinard, on bouffe du bon Camembert qui pue en chantant les pieds dans la merde ! 
Et on vénère les écolos qui lisent les torchons ! Alors, on s’en fout : “On craint dégun” !

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