Sans chichi, sans strass, un p’tit air simple, entrainant et poétique [par Karo et Didoo]
Elle s’appelle Isabelle Geffroy. Son nom de scène est plus court et plus percutant, correspondant bien à son tempérament, Zaz !
Cette jeune femme de 43 ans est entrée dès l’âge de 5 ans au conservatoire de Tours où elle apprend le solfège, le piano, le violon, la guitare et le chant. Puis, elle poursuit ses études à Libourne et intégre, en 2000, grâce à une bourse d’études, le Centre d’information et activités musicales à Bordeaux. Ses goûts pour la musique vont du classique au jazz en passant par la chanson française et les rythmes afro-cubains. Sa voix particulière, rauque, un peu cassée, plaît et elle débutera comme chanteuse dans plusieurs groupes de jazz, basque, de rock blues, arabo-andalous. Son premier emploi sera dans un cabaret parisien où elle chantera sans micro, c’est dire combien sa voix et son timbre sont puissants !
C’est entre 2007 et 2010 que Zaz se fera mieux connaître du public car elle participera à des clips, à des concerts très variés en France, à des concours qui la feront voyager en Russie, en Égypte, au Japon où elle interprète des chansons de Piaf, de Brel, d’Aznavour, de Dassin tout en continuant de chanter dans les rues de Montmartre. Ainsi, en mai 2010, Zaz sera la révélation de l’été et elle enregistrera son premier album “Je veux” dont elle a écrit la plupart des titres.
Et voilà la carrière lancée de cette chanteuse à la bouille rieuse, au tempérament fougueux, mais aux textes si poétiques, mâtinés parfois de tristesse, et de réalisme.
Choisir son histoire
Elle ne voulait que des belles choses dans sa chanson, surtout de la simplicité, “la main sur le cœur car elle avait bien compris que ce n’était pas l’argent qui faisait le bonheur. Sa réalité loin de vos clichés lui laisser voir la liberté”, c’est tout un programme qui résume ce personnage décalé. Sa carrière démarre avec ce titre et se poursuit avec un deuxième succès écrit par Raphaël (l’auteur de “Caravane”) dont le titre “La Fée” est une jolie balade entre rêve et réalité où elle affirme vivre dans ses songes. Il lui offre un autre succès avec “Ébloui par la nuit”, chanson triste des lendemains d’amour fini, mise en image par un très joli clip sombre et mélancolique à souhait. “Je sèmerais des utopies… Je mettrais des couleurs aux peines, j’inventerais des Éden… Si nos voix s’unissaient, quel hiver y résisterait ?” sont extrait de “Si”, une chanson signée Goldman dans le second album. “On ira” et “Comme çi, comme ça” qu’elle co-écrit nous offrent de bien jolis textes mis en musique avec des sonorités jazzy et R’n’B pour le plus grand bonheur de nos oreilles où l’on entend “Ces mots là, ne mentent pas, non c’est mon âme qui chante, ma mélodie à moi”.
Un 3e album, en 2018, “L’effet miroir”, et un quatrième, en 2021, “Isa” dans lequel on entend “Et s’il est un avenir / Il nous faudra l’écrire / À l’encre de nos choix”, un extrait de “Imagine”, une très belle chanson d’amour où elle dit aussi “Et si l’on filait l’avenir dans nos bras à l’image de toi / un monde plus doux que celui-là”, c’est tout un programme. Elle dit de la mise en image de cette chanson “Je souhaite que les images du clip Imagine soient douces et fortes et qu’elles représentent la magie, l’espoir, le fait de se choisir, de choisir son histoire”. Nous terminerons ce petit tour d’horizon des chansons que nous avons préférées par un extrait de “Tout là-haut”, en espérant vous donner l’envie de découvrir le swing terriblement entraînant de cette chanteuse, mais aussi l’envie d’écouter ces textes chaleureux, humains, sensibles au monde qui nous entoure mais aussi humbles et sans prétention.
“Si on s’en allait tout là-haut
Pour mieux s’imprégner des couleurs
Saurions nous faire taire notre égo,
À démêler le vrai du faux
À chercher en nous le meilleur”