Parce que rien n’est jamais simple sem. 41 [par Yann Kerveno]

Menteuse

Corinne Lepage a été prise en flagrant délit de mensonge sur X (twitter). L’ancienne ministre, avocate des causes environnementalistes, était citée dans un papier de nos confrères de l’Information agricole du Cher. Ce papier conte par le menu comment le CRIIGEN (Comité de recherche et d’informations indépendantes sur le génie génétique – qui a soutenu un certain Seralini en d’autres temps), proche des pisseurs de glyphosate, savait que “depuis janvier 2020, les tests des pisseurs n’étaient pas fiables”. Reprochant à nos confrères d’avoir écrit “Le CRIIGEN de Corinne Lepage”, l’ancienne ministre s’est offusquée sur le réseau social en avançant qu’elle n’avait plus aucune fonction au sein dudit CRIIGEN depuis 2009. Des esprits chagrins, surpris par cette déclaration ont cherché. Et ils ont trouvé un procès-verbal du conseil d’administration et du conseil scientifique de l’organisation du 30 juin 2020 qui mentionne la présence d’une certaine Corinne Lepage… D’autres ont exhumé une publication, également de 2020, qu’elle a cosignée dans une revue de toxicologie qui la rattache explicitement au CRIIGEN. Bref. Ce n’est pas joli.

Sec

Il n’y a pas que chez nous que l’absence de pluie inquiète. Juste de l’autre côté de la frontière, le niveau des réserves vient d’égaler celui, historique, de la sécheresse de 2007 et 2008 en Catalogne, en descendant à 21 % de la capacité de stockage. À l’époque, la sécheresse avait duré 16 mois alors que cette année, le cumul atteint désormais 30 mois sans précipitations notables. En Catalogne, 7,5 millions de personnes vivent dans des zones soumises à restrictions et 36 communes sont en alerte. Maintenant, c’est l’approvisionnement de la métropole de Barcelone qui est en jeu. L’état d’urgence étant déclenchée lorsque les réserves tombent à 16 %. Ce qui, en l’absence de pluies notables, pourrait être le cas en décembre prochain.

Feuilleton

Le dossier de renouvellement de l’autorisation d’utilisation du glyphosate continue de nourrir les colonnes des gazettes. Ainsi, après la moue française qui a exprimé ne pas vouloir voir l’herbicide reconduit pour 10 ans, les réticences (euphémisme) allemandes, les réserves apportées par la Slovénie, la Commission a décidé de reprendre son dossier, rendu public le 20 septembre dernier, pour l’améliorer. Et surtout, faire en sorte qu’il soit le plus consensuel possible pour passer l’épreuve du vote des pays membres de l’Union. Vote qui doit se tenir avant le 15 décembre prochain, il est prévu ce vendredi 13 octobre, au cours duquel l’autorisation doit recueillir l’assentiment de 15 pays sur 27 qui représentent 65 % de la population de l’Union. La France avait notamment indiqué qu’elle souhaitait que le glyphosate soit interdit “quand une alternative efficace était substituable”.

Ukraine

L’entrée de l’Ukaine dans l’Union européenne pourrait bien réécrire l’histoire, au moins celle de la politique agricole commune actuelle. Ainsi, selon le Financial Times, qui a pu consulter une publication du Secrétariat général du Conseil européen, l’Ukraine pourrait prétendre, avec la PAC actuelle (2021-2027), à 96,5 milliards de fonds européens. Ce qui reviendrait à amputer 20 % des fonds alloués aux autres pays par la PAC en cours dont le budget s’élève à 378,5 milliards d’euros (c’est un tiers du budget de l’Union sur la période 2021-2027).

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