Quelle chienlit !

La séquence que nous traversons a de quoi désespérer, même Billancourt, c’est dire. Entre le bordel de la veille de l’ouverture du salon (lire « les gros mots » de Jean-Paul Pelras en page 11), le bordel de l’inauguration samedi et les annonces à l’emporte-pièce démagogique, le fameux « prix minimum » inapplicable, on se demande qui a fumé la moquette (du salon). Et ce lundi matin, sur France Info, une dernière couche, entendre un reportage sur les mesures qu’a pris l’organisation pour limiter les beuveries qui avaient défrayé les chroniques l’an passé… Tout cela a de quoi finalement amener de l’eau au moulin de ceux qui prônent l’abstinence de salon. Pourquoi participer à cette mascarade devenue une foire « comme les autres » dans laquelle les vaches ne sont que le prétexte à attirer les consommateurs ?

Ce que nous avons vu, un peu effarés, samedi lors de la première journée, ces bagarres jusque dans les allées du salon, n’est ni plus ni moins que l’irruption de la réalité dans le marketing ripoliné de la porte de Versailles. La réalité, ce sont les difficultés quotidiennes dans les exploitations, toutes filières, tous systèmes confondus. Et mettre ça sur le compte de factieux et de l’extrême droite, c’est facile, ça dédouane, ça ne mange pas de pain. Mais c’est surtout détourner l’attention des vrais problèmes. Celle d’un pays qui, depuis des décennies, ne veut voir l’agriculture et les agriculteurs (qui ont aussi le droit d’avoir et d’exprimer une opinion politique), que par le prisme de ses fantasmes.

Yann Kerveno

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