Un plan de gestion pour la Perdrix grise

C’est un oiseau qui fait partie du tableau de chasse traditionnel dans les Pyrénées-Orientales, dès que l’on s’élève en altitude au moins. La Perdrix grise bénéficie désormais d’un plan d’action doublé d’un plan de gestion.

« C’est une démarche qui s’inscrit dans le cadre de la refonte du schéma départemental qui vient d’être mis à jour » explique Cyril Agnès, technicien à la fédération de chasse des Pyrénées-Orientales « et les plans d’action et de gestion que nous avons élaborés pour la perdrix grise ont été validés et couvrent la période 2023-2029. » S’il existait déjà des plans de gestion de cette espèce dans certaines zones du massif du Carlit, la Perdrix grise s’épanouit à plus de 1 000 m d’altitude, la nouveauté tient à l’extension du dispositif à l’ensemble du département. « Comme pour tous les plans de gestion, l’édifice repose sur l’évaluation des populations » précise encore Cyril Agnès. Dans la pratique, des comptages de perdrix sont réalisés à l’aide de chiens d’arrêt sur 200 secteurs du département, afin de vérifier la réussite de la période de reproduction et d’évaluer les effectifs.

Observatoire des galliformes

« Centralisés à la Fédération, ces comptages sont ensuite transmis à l’observatoire des galliformes de montagne qui valident les résultats. À partir de là, nous pouvons nous appuyer sur ces résultats pour déterminer le pourcentage de prélèvement à l’échelle des unités de gestion comme à l’échelle du département. » Autour de 400 prélèvements sont autorisés pour l’année, soit grosso modo 10 % des effectifs et sans obligation de réalisation. Pour assurer le suivi, les chasseurs sont tenus de déclarer les prélèvements effectués chaque lundi au président de l’association communale de chasse qui doit ensuite saisir les données sur le site web de la fédération. « Cela nous permet de suivre, quasi en temps réel, l’évolution des prélèvements et pouvoir, le cas échéant, avancer la fermeture de la chasse. »

Attaques

La mise en place de ce plan n’a toutefois pas été aussi simple qu’il y paraît sur le papier. Comme dans de nombreux autres départements, il a fait l’objet d’un recours en justice déposé par l’association environnementaliste One Voice. « Ils attaquent tous les arrêtés qui concernent les galliformes de montagne, c’était la première fois pour nous, mais dans certains départements il y a eu plusieurs recours » précise Cyril Agnès. Saisi, le tribunal administratif a fini par rejeter la demande d’annulation portée par l’association. Et quid de la perdrix rouge, sa cousine ? Présente sur le pourtour méditerranéen, jusqu’à 1 500 mètres d’altitude affectionnant les zones de culture ou de garrigue, elle fait aussi l’objet d’une réflexion au sein de la fédération de chasse des Pyrénées-Orientales, elle pourrait aussi faire l’objet d’un plan d’action dans les années qui viennent pour la faire bénéficier, elle aussi, d’un plan de gestion.

Yann Kerveno

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