Préparation du nouveau plan de chasse « grand gibier »

Les chasseurs travaillent à la mise au point du prochain plan de chasse grand gibier pour la période 2024-2027. Dans un contexte d’augmentation des populations malgré la sécheresse.

Chevreuils, cerfs, isards, mouflons et daims, représentent à ce jour les cinq grands gibiers obligatoirement soumis à un plan de chasse. Dans les Pyrénées-Orientales il est découpé en unités de gestion territoriales pour chaque espèce. Élaboré suivant les comptages, le nombre de prélèvements et bilans des saisons de chasse antérieures, il est établi pour une durée de trois ans. Toutefois, en cas d’épizooties, d’expansions inexpliquées ou de gros dégâts sur les cultures, un réajustement ponctuel des quotas de prélèvements entre en action. Généralement il s’opère lors de la dernière année par une reprogrammation du nombre des bracelets attribués. « L’idée c’est quand même de vraiment établir une politique de gestion sur trois ans, et l’intérêt de ce plan c’est justement d’éviter de fragiliser une population, et d’avoir un équilibre entre toutes ces espèces-là » évoque Jérôme Blanic, technicien à la Fédération des chasseurs des P.-O. (FDC66), en consultant le listing des données.

Constante progression

Hors sangliers, espèce non soumise au plan de chasse, le quota annuel des prélèvements de ces grands gibiers ne représente pas moins de 7 000 animaux. Avec des dynamiques différentes selon les espèces. Par exemple, pour les populations de chevreuils et cerfs avec respectivement, 3 645 et 2 075 animaux prélevés lors de la saison dernière. Un nombre en constante progression qui implique ces mesures rigoureuses de suivis pour chaque territoire. Et, pour les chasseurs, une obligation de résultat, sous peine de sanctions… « Nous sommes plutôt face à une abondance qu’à une pénurie des grands animaux et les gens n’imaginent pas la richesse et diversité faunistique de nos contrées ! D’où cette façon de gérer en unité de gestion pour essayer d’être au plus près de la réalité et répondre aux objectifs » souligne à son tour Olivier Galaup, technicien à la FDC66, qui gère le plan de chasse des populations de cerfs, chevreuils et daims. Depuis la semaine dernière, la Fédération des chasseurs des P.-O. a organisé, avec la participation des détenteurs des territoires, une série de réunions afin de finaliser, d’ici six mois, le nouveau plan de chasse pour les trois prochaines années, de 2024 à 2027.

5 à 7 % de chevreuils en plus

Ces tours de table par secteurs du département avec l’ensemble des acteurs cynégétiques qui, au-delà les données, font état de leurs perceptions et ressentis du terrain, sont indispensables pour estimer le besoin de stabiliser, augmenter ou diminuer le cheptel des espèces. Sur une population départementale de cerfs et biches qui seraient à minima aux alentours de 7 000 à 8 000 individus, les premières estimations feraient déjà état d’une augmentation sur les unités de gestion Cerdagne, Capcir et peut-être même du Carlit. Quant aux chevreuils, dont la densité minimum tournerait autour de 10 000 à 12 000 animaux, les dernières constatations projetteraient une augmentation de l’ordre de 5 % à 7 % de la population. Bien que pour la première fois le monde de la chasse soit confronté à deux années de sécheresse exceptionnelles, le nombre de bracelets attribués ne devrait pas diminuer, voir peut-être plutôt augmenter…

Thierry Masdéu

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