Payes : 3 000 euros pour vacciner pendant quatre heures !

“Quoiqu’il en coûte” dit Emmanuel Macron. Depuis plus d’une année, cet apophtegme reste donc, immuablement, le mantra de la politique de soutien face à la Covid. Chaque jour, une litanie de subventions diverses, des millions par ci, des milliards par-là, sont annoncées en même temps que le nombre des morts et des réanimés du territoire. J’ignore l’action anti infectieuse de l’argent, mais, aujourd’hui, j’ai comme l’impression que cette crise va se solder par une conséquence très éloignée de celles habituellement dévolues aux pandémies infectieuses. Une fois ce virus disparu, je crains que le constat final, soit, in fine, la partition entre deux grandes populations : celle qui aura tout perdu et celle des petits malins qui auront réussi, impunément, à se faire des “testicules de bijoutiers” grâce à leur habileté à savoir “surfer sur la vague”. Vous connaissez les premiers, petits commerçants, intermittents du spectacle, artistes ou vendeurs des marchés, qui viennent alimenter une perte évaluée, mondialement, à l’équivalent de 255 millions d’emplois à plein temps, dont 114 millions de réelles pertes d’emplois, définitives. Pour ce qui concerne les seconds, ils seront représentés par ceux qui auront su réaliser d’énormes bénéfices durant cette période que l’on s’accorde à décrire comme “catastrophique”.

L’histoire nous a appris que les guerres et les cataclysmes faisaient beaucoup de perdants, mais, aussi, de grands gagnants, appartenant, quelquefois même, aux camps de ceux dont on aurait spontanément pensé qu’ils faisaient partie, de facto, de celui des spoliés. Ainsi, ces “notables” qui s’exonèrent de l’interdiction de se rendre dans des restaurants aux menus dispendieux, au prétexte de “réunions de travail” destinées, pour certains, à trouver l’inspiration avant leur “chronique télévisée” aussi quotidienne que catastrophiste. Ceux-là appartiennent à une poissonnaille de cuistres et de “bons à rien”, que le prisme des médias a, progressivement, propulsés au-devant d’une scène éphémère, sur laquelle le “paraître” est devenu l’objet, quand “l’être” demande à être dissimulé, voire même occulté, tant il est méprisable.

Une entourloupe de haute envergure, une faisanderie de “gagne-petit”

Il en existe de plus inattendus, de plus sournois. Des bricoleurs de l’arnaque légale, des gabelous des aides d’urgence et des carambouilleurs du monde en souffrance. Jamais suffisamment courageux pour tenter une entourloupe de haute envergure, mais sans cesse à l’affut d’une faisanderie de “gagne-petit”, de marlou de fond de rue, toujours bien renseignés sur les bénéfices cumulés que peuvent engendrer l’analyse scrupuleuse de ce que la loi autorise, même si la morale le réprouve. On en retrouve, bien entendu, autour de l’exécutif, sous la forme de “conseillers” à la solde de l’industrie du médicament, des tests de laboratoires et des produits du numérique, grands bénéficiaires de l’épisode actuel.

Mais, étonnamment, on les trouve aussi chez les soignants lambda, piliers habituels de ce genre de combats, dont on s’étonnait qu’ils ne soient pas plus utilisés face à cette épidémie. Ces médecins de terrain qui, depuis quelques jours, sont enfin appelés, “en grande pompe”, à offrir leur présence dans les “vaccinodromes”, cet outil de freinage massif annoncé par l’ineffable “couple ministériel du jeudi soir”. Grâce à ces talents volontaires, venant, le week-end, malgré leur travail harassant de la semaine, offrir leurs bras nus pour vacciner l’intégralité des Français avant la vague annoncée de l’automne prochain. Bien sûr, la majorité de mes confrères qui se sont présentés, y sont allés sans en attendre de contrepartie objective. Cependant, certains sont parvenus, de manière parfaitement légale, à se faire rétribuer par la Caisse de Sécurité sociale, pour une somme allant jusqu’à 3 000 € la vacation de quatre heures. Quand on sait qu’ils travaillent parfois avec des infirmières payées, en réanimation, 2 000 € par mois, ça me laisse pantois. Plus encore que de savoir que l’écharpe de Christophe Barbier a été vue dans un restaurant clandestin jouxtant les studios de BFM TV. À priori, Macron, Castex ET Veran ne s’en sont pas encore officiellement émus. 

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