Parce que rien n’est jamais simple (sem. 45-2023) [par Yann Kerveno]

Ah les semences anciennes !

Elles ont le charme du patrimoine et des vieilles histoires de familles. Mais ne nous empêchent-elles pas de voir plus loin ? C’est ce que suggère Chris Smith dans une tribune publiée par le quotidien anglais The Guardian. Il explique ainsi que l’histoire des semences que nous chérissons aujourd’hui est relativement récente et qu’elle fait fi des travaux de sélection empiriques menés par des générations d’agriculteurs avant qu’elles soient fixées par le commerce et l’agriculture moderne. On parle là de celle qui se développe à partir du XVIIIe siècle. Pourquoi donc aujourd’hui, s’interroge-t-il, rester bloqué là-dessus alors que nous avons besoin d’adapter le matériel végétal au changement climatique et que la nature, les croisements, peuvent nous y aider ? La question a le mérite d’être posée !

Azote, ah zut

On a beaucoup ri, et moqué, sur X (ex-twitter) la semaine passée avec cette information venue du Bec Hellouin, ferme de référence de la permaculture en France, qui, sur une parcelle, utilise 65 kilos de fumier au mètre carré. Ce chiffre est issu d’une étude menée en 2016 sur le site.
Les calculettes des agronomes n’ont pas manqué de chauffer et les remarques de fuser. Rapporté à l’hectare, cela donne donc 650 tonnes de fumier ou 3,250 tonnes d’azote (5 kg d’azote pour une tonne de fumier de bovins en moyenne) quand la règlementation impose de ne pas dépasser 170 kg à l’hectare. Quand on sait que la parcelle en question fait un peu plus de 300 mètres carrés, cela limite le problème mais cela indique qu’il est probablement impossible, “environnementalement” parlant, de développer ce modèle à grande échelle, le reste de l’exploitation utilisant entre 17 et 64 kg au mètre. Bonjour les algues vertes !

Chine

Si la peste porcine n’a pas tout à fait disparu des élevages chinois, la production a bien redémarré pour atteindre 12 millions de tonnes au troisième trimestre, un record depuis 10 ans. Depuis le début de l’année, la production chinoise progresse de 3,6 % par rapport à 2022 et a atteint 403,1 millions de tonnes. C’est notamment l’élevage des porcs qui fait de la Chine le principal importateur de soja du monde, en particulier du Brésil dont le pays consomme 70 % des exportations.
Fatigué d’être pointé du doigt, le Brésil tente d’inventer une nouvelle façon plus contrôlée et respectueuse de l’environnement de produire son soja en interdisant, dans certaines régions, la commercialisation des sojas issus de parcelles déforestées illégalement depuis 2020…

Pistaches, huile, ail…

Selon les estimation les plus récentes, la Californie pourrait récolter plus de 671 000 tonnes de pistaches cette année. De l’eau en quantité, suffisamment de froid durant l’hiver, les conditions ont été optimales pour les producteurs américains. Si l’huile d’olive flambe en Espagne, au point de devenir la cible de vols impressionnant, 57 000 litres siphonnées en septembre dernier chez un producteur, c’est aussi le cas de l’ail qui a pris 55 % sur le marché chinois. En cause, la frilosité des producteurs locaux qui ont moins planté cette année et une production diminuée par deux dans certaines régions.

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