Parce que rien n’est jamais simple [par yann Kerveno]

Zéro carbone

Quand les Pays-Bas sont en train de sacrifier des centaines d’élevages pour se mettre en conformité avec les directives nitrates et réduire le niveau de pollution du pays, la Nouvelle-Zélande vogue vers le zéro carbone. Enfin, c’est l’ambition du groupe suisse Nestlé et de Fontera, principale coopérative de production laitière du pays. Le projet pilote portera sur 290 hectares managés par Dairy trust Taranaki et vise 30 % de réduction des émissions d’ici à la fin de la décennie en cours et zéro émission d’ici 10 ans. En jouant en particulier sur l’alimentation des vaches, la gestion des pâturages et l’amélioration de l’efficacité de la production. Si la filière laitière néo-zélandaise est déjà championne du monde pour la faiblesse de ses émissions de carbone, elle compte encore pour 50 % des émissions totales du pays. Il y a quelques semaines, le gouvernement du pays avait tenté d’imposer une taxe sur les émissions de gaz à effets de serre (méthane en particulier) aux éleveurs.

Vol d’azote

Puisqu’on en parle, aux Pays-Bas, les aéroports sont aux achats. Pour se conformer aux directives nitrates, et pouvoir continuer de fonctionner, les aéroports de Schipol (le plus important du pays) et Lelystad rachètent des fermes alentours pour accumuler des droits d’émissions. Une pression dont l’agriculture néerlandaise n’avait pas forcément besoin… Et qui fait polémique, certains partis politiques sont montés au créneau contre ce qu’ils appellent “le vol de l’azote” !

Déforestation

La décision de l’Union européenne d’imposer une traçabilité complète sur certains produits d’importation (café, cacao huile de palme, soja, bois et viande) pour limiter la déforestation aura un impact important sur les pays du Sud. Pays qui ont d’ailleurs officiellement protesté en juillet dernier contre cette décision élaborée unilatéralement. 14 d’entre eux se sont regroupés pour écrire à l’Union européenne. En imposant que les produits destinés au marché européen puissent apporter la preuve qu’ils ne sont pas à l’origine de déforestation, cette mesure va obliger les producteurs à mettre en place les outils de la traçabilité, ou aller vendre leurs produits sur d’autres marchés, moins rémunérateurs… Des procédures qui mettent, selon les pays protestataires, en péril le devenir des producteurs les plus modestes…

Sangliers saignants ?

En Australie, les sangliers posent tout autant de problèmes que par chez nous. Sauf que, là-bas, on ne les mange pas. L’idée portée par un consultant du secteur de la viande du Queensland, Andrew Varasdi, est donc de mettre le sanglier… au menu des restaurants. Le pays pourrait compter près de 25 millions de sangliers sauvages qui détruisent, comme ici, les cultures ou les habitats naturels, font circuler les maladies et rejettent 4,9 millions de tonnes de carbone, l’équivalent de 1,1 million de voitures… Reste à convaincre les Australiens que la viande de sanglier est saine puisque toutes les viandes sont contrôlées par les services vétérinaires avant leur entrée dans la chaîne alimentaire…

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