Parce que rien n’est jamais simple sem. 07-2023 [par Yann Kerveno]

Serre à blé

L’idée peut paraître saugrenue, mais finalement, faire pousser des céréales sous serre pourrait être une solution pour les pays où elles ne tiennent pas le choc à cause du climat. Une société allemande spécialiste des fermes indoor, Infarm, a annoncé avoir fait pousser du blé sous une serre avec un rendement de 1 170 quintaux à l’hectare… Une productivité propre à compenser la longueur du cycle végétatif du blé ? Ça se calcule. À Singapour, une autre entreprise annonce avoir fait pousser du riz sous serre, plus vite qu’en rizière et avec 70 % moins d’eau.

Les banques dans le viseur

Si l’argent est le nerf de la guerre, il est aussi un levier puissant. Dans tous les sens. Et aujourd’hui c’est la grande banque hollandaise Rabobank qui est dans le viseur pour l’appui qu’elle a donné depuis 7 ans aux géants mondiaux de la production de viande
Une étude tout récemment publiée montre en effet que sur la période 2015-2021, la banque a injecté, sous différentes formes (prêts, obligations), 3,2 milliards de dollars dans cinq des entreprises les plus émettrices de gaz à effet de serre, les Brésiliens JBS et Marfrig, leaders mondiaux sur le porc et la viande bovine, les Américains Tyson Foods, leader mondial sur la volaille, Dairy Farmers of America (produits laitiers) et la coopérative laitière néo-zélandaise Fonterra. Cinq entreprises qui sont créditées de l’émission de 550 millions de tonnes de gaz à effet de serre, soit l’équivalent des émissions des Pays-Bas et du Royaume-Uni cumulées.

Gel encore

En Espagne, retenez que le gel a de nouveau frappé dans la région de Murcia et détruit plus de 400 hectares de champs d’artichauts mais aussi touché les vergers de pêches et nectarines les plus précoces et alors en pleine floraison.

Perspectives

Mais revenons dans nos pénates européens. La DG Agri de la commission a publié en décembre un rapport sur les perspectives agricoles pour la période qui s’étend de 2022 à 2032. Cette approche macroéconomique table sur une stagnation ou un léger repli des productions végétales et animales mais une “transition vers des systèmes de production assurant la sécurité alimentaire et moins émetteurs de carbone” souligne le Centre de prospectives du ministère de l’Agriculture qui commente le rapport. L’étude propose ensuite deux scénarios plausibles.

Le premier table sur le durcissement des conditions climatiques avec une forte réduction des productions de blé et de maïs et une très forte augmentation des prix. Un scénario catastrophe qui conduirait l’Union à devenir importatrice nette de blé.
Le deuxième scénario table sur une baisse importante de la densité du cheptel qui conduirait à une baisse des émissions de gaz à effet de serre compensée, le diable toujours se niche dans les détails, par des “exportations” de pollution nées de l’augmentation de nos importations de viande… Malheureusement, le texte complet du rapport n’est pas (plus) accessible sur le site de la Commission.

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