Mars part pour Paris [par Yann Kerveno]

Le taureau gascon de l’élevage Sola, à Sahorre, portera les couleurs des Pyrénées-Orientales au Salon international de l’agriculture qui ouvre ses portes ce week-end.

Mars et son prochain voyage à Paris, c’est un peu la consécration d’une carrière, d’une histoire familiale même. “Je suis la quatrième génération d’éleveur ici, avec mon frère Galdric qui s’est installé à Prades. Cette sélection pour Paris, pour le concours général agricole, c’est le couronnement de 40 ans de carrière de mon père” explique Oriol Sola en libérant les vaches après le casse-croûte. “Quand mon père s’est installé en 1983, il a abandonné la production laitière pour constituer un troupeau de vaches allaitantes, à viande donc, de race Gasconne des Pyrénées” tient-il à préciser.

Depuis, le troupeau a fait son chemin. Aujourd’hui, tous les animaux sont inscrits au livre généalogique de la race. La génétique est maintenant inscrite dans la stratégie de l’élevage. Oriol fait le tour du bâtiment pour aller chercher Mars et que nous puissions faire la photo. Mars a six ans et demi et est un fils d’Ulster, taureau célèbre de la race et est né dans l’Aude, dans le pays de Sault dans l’élevage Toustou. “On met souvent en avant les éleveurs et rarement les naisseurs” fait remarquer Oriol Sola en rendant hommage à celui qui a su appareiller le taureau avec la bonne vache. Le métier quoi.

Qu’il gagne ou non importe peu

Oriol Sola est lui installé avec ses parents depuis trois ans et c’est lui qui est allé chercher Mars chez un éleveur de Haute-Garonne. “Je l’ai vu dans un concours et il m’a tout de suite plu” se souvient-il. Il compte bien le garder longtemps, “pour qu’il imprime sa marque sur notre troupeau”. Son job ? Saillir une douzaine de vaches par an et faire monter le niveau génétique global. Et le travail d’Oriol ? Combiner cette recherche d’excellence, il est aussi juge dans les concours de la race gasconne avec le système d’élevage traditionnel des Pyrénées-Orientales, basé sur la transhumance estivale.

Pour l’heure, en attendant le départ pour Paris le 23 février, Oriol était aux petits soins. Mars est douché tous les jours, brossé aussi, “c’est la période où il perd ses poils” explique le jeune éleveur. Espère-t-il gagner à Paris ? Oui et non. “C’est Paris qui est la récompense, on se fiche un peu de savoir s’il va faire premier ou dernier de sa section qui compte trois autres taureaux.” Mars montera à Paris et retrouvera, dans les travées du salon, d’autres animaux audois, quatre au total, présentés par trois éleveurs, Robert Puech, Nicolas Lassalle et Thierry Couteau.

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