L’œnotourisme, clé de la fréquentation des caveaux ? [par Yann Kerveno]

Dans un contexte aussi particulier que celui de l’été de la Covid, il faut avoir des idées pour attirer les amateurs de vins dans les caveaux. Même si les touristes semblent bien là.

SI les estivants parcourent la côte, la chanson n’est pas forcément la même pour les producteurs qui ne sont pas sur des axes de passage. C’est le cas du Domaine Sol Payré, niché entre quatre chemins dans les alentours d’Elne. “Quand on vient chez nous, c’est qu’on a décidé de venir !” explique Pascale Sol. “Et cette année, par rapport aux années précédentes, on ne voit personne !” Mais elle se félicite de l’idée concrétisée, il y a quatre ans maintenant, d’organiser un temps de restauration sur l’exploitation, sur la terrasse surplombant les vignes avec les Albères en toile de fond bleutée. “Nous faisons le plein cette année grâce à ça et c’est une chance, sinon ce serait le désert.” L’idée a pris corps à l’observation des clients venus déguster. “Puisque les gens font le détour pour venir chez nous, ils y passent du temps et nous avions décidé de mettre en place des pique-niques que nous sous-traitions à un restaurateur du village.” La formule séduit mais se révèle vite un corset trop étroit. “Il fallait forcément commander les pique-niques la veille, donc gérer des réservations. Et nous étions confrontés à des clients venus déguster les vins sans prévenir et qui auraient bien aimé rester pour profiter du moment…”

Des grillades en plus
Bref, entre la complexité de la gestion et les frustrations engendrées, il fallait faire autre chose. “Ce que nous cherchons à faire c’est juste que les clients découvrent les vins en mangeant, nous n’avons pas d’ambition de restaurateur !” sourit-elle. Pour la deuxième année, le dispositif a évolué, le pique-nique s’est transformé en tapas et en produits locaux le midi. “Comme nous assurons tout nous- même, il fallait que ce soit simple à faire, que chaque personne qui travaille ici puisse le faire.” Pour cette année, la formule s’est enrichie. On peut toujours passer un moment tapas le midi et, trois soirs par semaine, ce sont des grillades qui sont organisées… “Et le soir, depuis le début, c’est complet tout le temps” se réjouit Pascale Sol qui récolte en cet été particulier les fruits des trois années précédentes. Une aubaine. “Nous ferons le bilan à la fin de la saison, mais cela nous aide bien en effet. Nous avons ainsi des gens du secteur, des locaux, et cela nous fait plaisir. Par contre, si les touristes sont arrivés, ils semblent ne pas trop s’aventurer dans les terres ! On ne les voit guère !”

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