Lettre de J-Paul Pelras à 577 députés – Jean Lassalle premier à répondre : “La tension devient préoccupante dans notre pays”

Cher Monsieur le rédacteur en chef du Journal L’Agri,

votre texte est bien parvenu à la permanence de Résistons! ce matin. C’est très volontiers que je vous réponds sur le champ tant il est important et lourd de sens. Il est vrai que les députés ne sont guère visibles depuis quelque temps déjà. Je le déplore. Il n’en reste pas moins vrai que la plupart d’entre eux travaillent beaucoup et quelques-uns, dont je crois faire partie, sont très en pointe pour faire valoir les points de vue que vous me soumettez. Hélas, et j’ai eu l’occasion de l’expliquer dans mon dernier ouvrage « Aurore ou crépuscule, Résistons! », le système est devenu tel et si puissant qu’il occulte désormais totalement les très rares d’entre nous. Ceux qui aspirent à s’acquitter loyalement à l’égard du peuple du mandat qu’il leur a été conféré par le suffrage universel direct. Que vous dire d’autre ? Sinon que j’entends de partout la même chose et à peu près dans les mêmes termes ce que vous exprimez.

Mais, je ferai encore entendre ma voix et je ne retiendrai nullement ma plume tant la tension devient préoccupante dans notre pays, et plus largement à travers le monde. Rien n’aboutira sans la résistance qui passe par la dénonciation permanente du système financier et spéculatif qui nous a tous submergé depuis quelques temps déjà.  Notre pays est en état d’occupation comme il l’était en 40. Notre seul problème, et il est de taille, c’est que notre occupant n’a plus de visage. Il n’a pas d’armée défilant dans nos rues. Il n’a pas de discours nasillard et tonitruant à nos oreilles. Pourtant entreprendre de le dénoncer voire de le démasquer est un réel danger. A la différence, et encore, que l’occupant n’est pas forcé d’utiliser la violence sanglante ou l’internement dans la lointaine Sibérie ou d’autres camps pour vous réduire au silence. Je ferai remonter votre cri de colère et votre appel au secours. Je crois toujours autant à la force de Résistance, à l’efficacité d’un combat sans merci mais pacifique et adapté aux temps nouveaux. Il faut à tout prix éviter un nouveau bain de sang. Je crois fermement à la puissance du verbe, à la force de la plume pour préparer le combat à venir.

Vous n’êtes dépourvu ni de l’un ni de l’autre. Alors battons-nous ensemble !
Je vous assure Monsieur le rédacteur en chef de mes sentiments résistants les plus chaleureux et fraternels,
Jean   LASSALLE,
Député des Pyrénées-Atlantiques

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