Lettre à 577 députés Français (Par Jean-Paul Pelras)

Madame, Monsieur,

En ces temps compliqués où, même pour traverser la rue, nous devons être équipés d’un laisser passer, nous sommes quelques-uns, des dizaines de millions peut-être, à nous demander ce que font nos députés.

A la lecture de cette première phrase, certains d’entre vous crient déjà au blasphème, haussent les omoplates et sans plus attendre suppriment ce courrier. Peut-être car ils ont peur de la vérité, celle qui peut décevoir ceux qui n’ont plus le courage de la fréquenter.

Et pourtant, souvenez-vous, tous les cinq ans environ vous venez à notre rencontre avec vos prospectus et vos futurs « attachés » pour solliciter nos suffrages et promouvoir vos belles idées. Nous sommes quelques-uns à ne pas vous avoir encore définitivement claqué la porte au nez car nous croyons en cette République qui fait de vous nos intercesseurs, du côté de Lutèce, sous le perchoir de l’hémicycle.

Seulement voilà, depuis quelques temps, de toute évidence, vous n’avez plus rendez-vous avec l’histoire. Et nous ne savons plus à quoi vous servez tant vous semblez être privés du mandat que nous vous avons confié, du débat auquel vous êtes censés participer. Victimes d’une « hyper-présidentialisation de nos institutions » récemment évoquée sur les bancs du Senat, vous êtes, sur ceux bien souvent clairsemés de l’Assemblée, désemparés tel Hamlet cherchant sur les Remparts d’Elseneur les ombres encore capables de sauver la cité.

Nous avons l’impression que la parole du peuple français ne passe plus par nos parlementaires. Mais uniquement par quelques médias mandatés et subventionnés pour diffuser le bon message préalablement validé par l’Elysée et soigneusement calibré au nom de la raison d’Etat.

Mais l’Etat, pour beaucoup d’entre nous, a perdu cette raison qui nous encourageait à espérer dans le tourbillon d’une actualité de plus en plus anxiogène. Quand ce n’est pas sur un quarteron de médias télévisés adeptes du mélange des genres que nous comptons pour réouvrir le chemin. Mais sur celles et ceux que nous avons élus sur la base de promesses qu’ils ont, peut-être car ils ne sont contraints par aucune obligation de résultats, bien du mal à honorer.

Allons, Mesdames et Messieurs les députés, un peu de panache, un peu de dignité, quelques coups d’éclat. Car ce n’est plus avec des minutes de silence, des déclarations empreintes de solennité et des roulés boulés dans l’entre-soi de vos obédiences que vous allez sortir la France de ce mauvais pas.

Cette France que l’on verbalise pour lui apprendre à vivre masquée alors que l’on ne parvient pas à démasquer ceux qui viennent pour la décapiter. Cette France qui cloitre sa jeunesse derrière des couvre-feux alors que nos anciens disparaissent dans la solitude, sans savoir qui du virus ou du chagrin va venir les chercher.  Cette France confinée, humiliée, attristée, apeurée, terrorisée, ruinée, divisée, indignée, trompée qui ne se déplace même plus pour voter, qui doute de ses dirigeants, qui méprise ses politiciens car, désabusée, elle n’en attend plus rien.

Inutile, à ce titre, si vous daignez me répondre, d’énumérer ici les actions susceptibles de justifier vos emplois du temps et vos indemnités. Considérant la déliquescence de notre pays, nous sommes nombreux, et vous le savez, à considérer que leur impact est malheureusement proportionnel à votre impéritie. A l’heure où j’écris ces quelques lignes, des dizaines de milliers de commerçants, d’artisans, de paysans savent qu’ils vont devoir définitivement plier boutique avant le printemps, entrainant avec eux les tenants d’une induction économique saignée par les répercussions du confinement. Un confinement dicté par des scientifiques qui défilent sur les plateaux de télévision comme autant de marchands de sable avec leurs pronostics et leurs recommandations. Avec des chiffres qui se contredisent, des divergences qui entretiennent tous les soupçons et un corporatisme qui sourd du déni à l’aune des perquisitions.

Je terminerai mon propos en empruntant cette phrase à Pierre Daninos : « Nous étions au bord du précipice, nous venons de faire un grand pas en avant. » Il ne tient qu’à vous, Mesdames et Messieurs les députés, d’éviter à la France le chaos en reprenant part aux décisions sans trembler, en écoutant le murmure qui précède le tumulte, en affirmant le courage du législateur pour lequel vous avez été désignés. Par orgueil, vous condamnerez peut-être ce propos. Par humilité, car nous en sommes là, vous devriez à minima le considérer.

Ce courrier a été adressé par Mailchimp le 31 octobre 2020 aux 577 députés siégeant à l’Assemblée Nationale. Il est diffusé dans le journal L’Agri et le sera dans les publications qui en feront la demande.

 

3 réflexions sur “Lettre à 577 députés Français (Par Jean-Paul Pelras)

  • 31 octobre 2020 à 16 h 21 min
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    B onjour le message est pour Jean Paul et sont équipe mais surtout pour J P j’ai bien lu t’on courrier pour les 577 qui servent a rien je t’en félicite car toi tu peu le dire et l’écrire sache que je te suis et je t’approuve entièrement .tu as mon entière amitiés même si l’ont ce voie pas souvent.

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  • 31 octobre 2020 à 22 h 57 min
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    Bonsoir
    Il serait très intéressant de savoir si certains députés auront le courage de répondre à ce courrier avant d’avoir le courage de prendre des positions efficaces dans l intérêt économique et sociale pour notre pays

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  • 1 novembre 2020 à 19 h 32 min
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    Tout est dit ! Merci …. il n’y a plus qu’ attendre (prenons un siège ) une réponse ou pas …. qui en dira long

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