Horticulteurs Roussillonnais : « Le gouvernement va les tuer pour la deuxième fois ! » (Par J-P Pelras)
Avec le reconfinement beaucoup de secteurs d’activité risquent de mettre définitivement la clé sous la porte. C’est le cas, entre autres professions, des horticulteurs.
La fleur ne pouvant être vendue ni chez les fleuristes, ni dans la grande distribution alors que les fêtes de fin d’année approchent et que cette période concerne 20 % du chiffre d’affaire de la filière, c’est le coup de massue, le point de non-retour pour ceux qui devront, une fois de plus et en moins de 6 mois, détruire leurs cultures. Henri Thorent, directeur de Florensud est plus que pessimiste : « 80 % de ce que nous mettons en bouquet part dans la grande distribution et 20 % chez les fleuristes. Tout le monde sera fermé pendant au moins un mois. Sans aucune lisibilité pour l’avenir, sans savoir s’ils pourront vendre leurs fleurs pendant les fêtes, les producteurs vont plier les uns derrière les autres. Certains serristes très impactés par le confinement du printemps avaient déjà envisagé de reconvertir leurs outils de productions vers les cultures maraichères. Mais ça ne se fait pas en claquant des doigts, car ils ont investi pour la fleur dans des serres dédiées et avec des outils spécifiques. Le gouvernement les a oubliés. Il va les tuer pour la deuxième fois ! » Des difficultés sur les exploitations, mais également dans les magasins de conditionnement et de commercialisation avec uniquement pour Florensud à Perpignan 65 salariés qui seront mis au chômage partiel cette semaine. Un contexte de surcroit rendu difficile par l’arrivée de revendeurs hollandais sur la place perpignanaise. Et une filière locale sout tension qui a fait part de ses préoccupations à Fabienne Bonet, présidente de la Chambre d’Agriculture des P-O ainsi qu’à Bruno Vila, président de la FDSEA 66. Une entrevue devrait être sollicitée auprès du préfet pour évoquer les pertes sèches induites par le second confinement et la non prise en compte de celles subies au printemps dernier.
Jean-Paul Pelras