Le coup de gueule d’un Jeune Agriculteur salanquais

Car il exprime toute ce que vivent au quotidien les paysans de notre département, nous avons décidé de diffuser le discours de Marc Parent, président des JA de Salanque, prononcé à l’occasion de la Fête de l’artichaut qui s’est tenue le 1er mai.

En ce jour et en ce lieu, nous sommes tous ici les gardiens d’un idéal.
La lourde tâche qui nous incombe est la préservation de notre agriculture, de notre ruralité, qui nous est si chère. En effet, cette année, la Fête de l’artichaut a failli être remplacée par son enterrement. Pour vouloir simplement nourrir les hommes et vivre de notre métier, nous sommes attaqués sans cesse. Après des années de concurrence déloyale, de pénurie de main d’œuvre, de méventes, de réglementations écrasantes, d’importations massives, de gestion catastrophique de la ressource en eau, s’ajoute depuis quelque temps, l’acharnement rempli de haine des environnementalistes de tous bords. Ces Che Guevara en trottinette électrique, ces citadins donneurs de leçons, imposent leurs dogmes depuis leurs plateaux télé climatisés.

Ils ne reconnaîtraient pas un artichaut d’un chou mais nous donnent des leçons à longueur de journée et à longueur d’ondes. Ces nouveaux inquisiteurs nous décernent les bons et les mauvais points. Ils nous attaquent méthodiquement sur tous les fronts et sont en train de tuer les derniers et rares agriculteurs toujours vivants, au bénéfice des importateurs, eux, ravis (ils n’en demandaient sûrement pas tant). Et pendant ce temps-là, la classe politique regarde ailleurs. Pire, elle finance grassement ces associations de pseudo écolos pour gagner un ou deux points aux prochaines élections. Mesdames et Messieurs les politiques, je vous en conjure, ayez un peu du courage de vos aînés ! Portez des projets d’envergure pour sauver l’agriculture de notre territoire même s’il vous en coûtera, sans doute, quelques ZAD ou autres vociférations de punks à chiens.
Cela ne me parait pas très cher payé pour sauver notre cadre de vie.

À quoi ressemblera notre territoire sans élevages, sans champs, sans vignes, sans vergers ? La colère monte dans les campagnes, les gueux, les paysans, fatigués de courber sans cesse l’échine pourraient, comme ils l’ont déjà fait dans l’histoire, ressortir les fourches et les piques. N’ayons aucun doute de ce qu’il se trouvera à leurs extrémités ! Malgré cet avenir sombre et le peu de perspectives qui s’offrent à nous, la Fête de l’artichaut est pour nous un bol d’air frais. Elle est pour nous l’occasion de rencontrer des gens vrais, qui nous comprennent, nous soutiennent, qui nous disent merci. Et nous les remercions à notre tour ! Elle est l’occasion également pour tous nos fabuleux producteurs et artisans locaux de proposer le meilleur de leurs savoirs faire. Merci à eux !

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