Parce que rien n’est jamais simple sem.19 [par Yann Kerveno]

Crocs

On dit souvent que l’on a les ennuis qu’on mérite. Il faut alors se demander ce que les Australiens ont pu faire pour en connaître de tels. Pendant que nous nous écharpons sur les sangliers ou les loups, eux ont affaire aux crocodiles d’eau salée, bestioles possiblement aussi dangereuses qu’elles sont antipathiques. La disparition toute récente d’un pêcheur dans le Queensland, qui pourrait être la septième attaque avérée depuis 2021 et la deuxième mortelle, a ravivé sur place un vieux débat, celui du contrôle des populations de ces crocodiles passés à deux doigts de la disparition dans les années soixante-dix. Le parti agrarien Kattel Australia réclame l’élimination de 20 % des effectifs de crocos du Queensland ou leur densité est pourtant bien moindre que dans la province des territoires du Nord (1,7 crocodile/km2 contre 5,4 !) arguant que le nombre d’accidents augmente avec le nombre de crocodiles. Pour les défenseurs des crocos par contre, hors de question de toucher à une seule quenotte des bestioles, seules quelques voix, mesurées, estiment qu’il faudrait prélever quelques individus dans les zones où les contacts avec les humains sont les plus probables et travailler justement ces rencontres potentiellement létales.

Pattes

Si ce débat résonne tant ici, c’est parce que la question de la cohabitation avec le monde sauvage a de nouveau été posée tout récemment en Italie suite à la mort, sous les pattes et les crocs d’une ourse, il y a quelques semaines, d’un trailer italien dans les Alpes. Capturée, l’ourse est actuellement en “détention” en attendant que la justice décide, le 11 mai, de son sort, en compagnie d’un autre ours lui aussi responsable d’une attaque. Mais soumis à une forte pression, le gouvernement d’extrême droite italien envisage de mettre en place un déplacement massif des ours du secteur, leur nombre dépassant la centaine (selon les organisateurs) ou la soixantaine (selon la police).

Sec partout, pluie nulle part

S’il fait malheureusement sec ici, c’est aussi le cas ailleurs. Nos voisins espagnols sont en pleine déconfiture, une grande partie des céréales d’hiver ne sera pas récoltée, on ne parle même pas des céréales d’été. Quant aux cultures irriguées… Tout dépendra de la disponibilité des stocks d’eau qui, à part dans le Nord-Ouest du pays, sont la plupart du temps inférieurs à 50 % de la normale. Au total, plus de 25 % du territoire européen est aujourd’hui concerné par la sécheresse, jusqu’en Laponie, et se trouve en état d’alerte quand près de 5 % sont en état de crise.

De sécheresse il est aussi question au Maghreb, au Maroc et en Tunisie ou des rationnements d’eau potable sont en place depuis plusieurs semaines maintenant. Un peu plus loin des regards, c’est aussi la catastrophe dans la corne de l’Afrique avec une sixième saison humide consécutive qui ne remplit pas son rôle et a déjà conduit au déplacement de près de deux millions de personnes. Enfin, l’Argentine est aussi touchée, en particulier son secteur agricole qui pourrait avoir perdu 20 milliards de dollars dans l’affaire et voit la crise économique se renforcer…

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