Le carnet de chèques
Les Aspres n’avaient pas vu cela depuis longtemps. Que deux ministres se rendent sur ce terrain hautement symbolique, là où les chicaneries administratives ont empêché la construction de retenues collinaires depuis près de 15 ans, n’est pas neutre. Pour autant, nulle annonce ferme, sinon celle d’appuyer le projet et l’expression de la volonté de favoriser les aménagements hydrauliques dans le département. Il va maintenant falloir aller au-delà des déclarations d’intention et investir.
Denis Basserie le disait la semaine dernière dans l’Agri, il faudrait 220 millions d’euros pour pouvoir amener l’eau du Rhône jusqu’ici et la stocker. Le tuyau rêvé par Nicolas Garcia entre Vinça et La Raho coûte 80 M€. Le projet de Robert Vila pour faire remonter l’eau de la station de Perpignan en amont des prises d’eau ces canaux de la Têt est estimé à 50 M€. J’en passe et des meilleurs. Voilà pour les principaux projets… L’ardoise se chiffre en centaines de millions d’euros, un milliard, peut-être plus, mais c’est un investissement incontournable pour l’avenir de notre territoire, et de tous les territoires méditerranéens. L’État a une occasion unique, dans les Pyrénées-Orientales, de tester grandeur nature les aménagements qui permettront d’atténuer, pour les populations et l’activité économique, les effets du changement climatique.
Il n’est pas question de rester sur le « business as usual », personne, sauf les fous, ne plaide plus pour cette option, mais bien de trouver un équilibre nouveau qui nécessitera plus que le verbiage de ministres en visite !
Yann Kerveno