Faudrait savoir

Combien de fois a-t-on entendu les mouvements écologistes, partis politiques ou associations, protester contre Écophyto, au motif que cela ne fonctionnait pas. Et voilà les mêmes cris d’orfraie alors que le Premier ministre a annoncé une mise en pause pour réévaluation du dispositif, jusqu’au prochain salon de l’agriculture. Alors faudrait savoir. Ça marche ou ça ne marche pas ? Toute la bagarre va se jouer autour des indicateurs choisis (lire ci-contre). Mettons les tonnages aux oubliettes ce n’est pas assez précis, oublions le NODU, usine à gaz et à calculette tout aussi peu fidèles à la réalité que la somme des tonnages. Mais si c’est le chouchou des associations, c’est parce que c’est le seul qui progresse, pratique pour travestir la réalité (voir les résultats d’Écophyto en Occitanie dans notre édition du 25 janvier dernier).

Dans un briefing téléphonique organisé par Matignon lundi soir, le gouvernement a précisé que la solution passera par une combinaison d’indicateurs et un rapprochement avec les méthodes de l’Union européenne. Et que, sauf urgence sanitaire, la France ne prendra plus les devants des interdictions ou suspension de molécules. Mais encore une fois, c’est la science qui paie les pots cassés des dogmes. Puisque les associations de défense de l’environnement ont fait de la suppression des produits phytos un totem d’une lutte connexe, celle contre le capitalisme, il y a fort à parier que les décisions à venir ne soient encore qu’un compromis mou. À moins que le gouvernement décide de s’affranchir de la pression écologiste ? Au risque, cette fois réel, de revenir en arrière et de faire perdre tout le monde.

Yann Kerveno

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