Banyuls – Collioure : “Faire sauter tous les blocages” [par Yann Kerveno]

“Le plan de relance de Banyuls doit être un plan de territoire” souhaite Romuald Peronne, président du cru.

Porter le fer dans la plaie, c’était l’objectif. “Les pouvoirs publics souhaitaient savoir ce qui se passe réellement dans le cru, pourquoi les jeunes ne s’installent pas et pourquoi les vignerons ne gagnent pas leur vie. Et à partir du constat, se demander que faire. J’en profite pour remercier tous les vignerons qui ont joué le jeu en ouvrant leur comptabilité et leur gestion commerciale. Nous nous doutions bien que nous n’étions pas rentables collectivement et le résultat est sans appel : nous vendons la moitié de notre production à perte. Il est donc logique que ces volumes disparaissent petit à petit et le vignoble avec” détaille Romuald Peronne, président du cru Collioure – Banyuls. Avant d’enfoncer le clou : “On ne pourra pas parler de relance du cru sans parler de valorisation maximale de nos vins et sans l’arrivée de nouveaux opérateurs, comme cela fut le cas dans le vallée de l’Agly”.

De quoi sommes-nous capables ?

“Pour cela, tous les blocages liés à l’installation de nouveaux arrivants et au développement des entreprises existantes doivent être levés : libérer des complants et établir une cartographie pour avoir accès au foncier “productif”, faciliter la vinification, l’élevage, le stockage, la mise en bouteille sur la côte Vermeille, faciliter l’accueil et l’hébergement des salariés saisonniers et permanents… Imaginez-vous vouloir vous installer ici, ne pas trouver de bâtiment, ne pas être pleinement propriétaire de votre outil de travail et ne pas trouver de personnel pour travailler ? Pour, en plus, vendanger 15 hectos à l’hectare comme cette année ? Qui serait assez fou pour cela ?”

Le constat consolidé, les discussions vont maintenant pouvoir commencer sur la base des recommandations d’Étienne Laporte. Avec la création, Romuald Peronne l’espère, au printemps, d’une unité de gestion de projet qui sera chargée de piloter et de mener à bien le plan de relance autour duquel il espère pouvoir compter sur toutes les structures du monde agricole départemental.

Collectif

“Cela pose la question de savoir de quelle ambition nous sommes, vignerons, élus, partenaires, capables de porter pour ce territoire.” Et ce, d’autant que les temps à venir risquent d’être complexes. “Nous allons devoir apprendre à gérer la pénurie. En 2022, nous aurons vendu 27 000 hectolitres, 16 000 de Collioure et 11 000 de Banyuls, pour une vendange d’environ 20 000 hl. Il y a déjà des tensions fortes sur les blancs et les rosés et, très bientôt, sur les rouges et les Banyuls… Peut être notre première arme pour enclencher l’inévitable besoin de valorisation de nos vins.”

Lire aussi : Banyuls : les chiffres ne font pas de concession

Une réflexion sur “Banyuls – Collioure : “Faire sauter tous les blocages” [par Yann Kerveno]

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *