Loups : 30 ans pour que l’Europe ouvre les yeux !

Enfin une lueur d’espoir ! Madame von der Leyen, présidente de la commission européenne, s’est prononcée en faveur de l’abaissement du statut de protection des loups le 4 septembre dernier.

Après avoir laissé pendant 30 ans, dans toutes les campagnes d’Europe, se propager les loups avec les conséquences que l’on connaît depuis le début, la Commission européenne revoit ses positions. Et ceci d’une manière forte puisque, pour la première fois, une personnalité politique haut placée, non seulement fait état des dégâts importants sur les animaux domestiques, reconnaissant implicitement l’échec des mesures de protection des troupeaux, mais de surcroît alerte sur le danger que peuvent représenter les meutes de loups sur les personnes.

Que s’est-il passé ? Est-ce la louve de Vasto (Italie) qui a menacé à elle seule un total de onze personnes ? Est-ce le cumul des attaques recensées sur humains ces dernières années dans toute l’Europe ? Est-ce le cumul du nombre d’animaux domestiques prédatés toutes espèces confondues, qui atteint des chiffres effroyables dans chacun des pays européens, et notamment le massacre, fin août, de 55 ovins en une seule attaque en Allemagne ? Est-ce juste une histoire personnelle qui date déjà d’un an, puisqu’un poney de Madame von der Leyen a perdu la vie sous les crocs d’un loup ? Est-ce que la mission de ré-ensauvagement des territoires par les loups a atteint ses objectifs ? Ou est-ce la pression envoyée de toutes parts, des structures du monde de l’élevage aux responsables politiques, comme l’a toujours fait notre collectif notamment avec le rassemblement, en novembre 2022, des représentants d’éleveurs de 12 pays européens ?

C’est tout ça à la fois, sûrement. Quoiqu’il en soit, cette nouvelle donne de l’espoir, surtout pour les générations de bergers et d’éleveurs à venir. Bien que personne ne se fasse d’illusion sur la situation à court terme, nous espérons que cette communication sera suivie d’actes forts, rapides et que les décideurs de chaque pays s’emparent comme il se doit des outils disponibles pour enfin permettre une véritable régulation. Bien que l’article 9 de la Convention de Berne permette déjà des dérogations à la surprotection des loups, tout comme l’article 16 de la directive Habitats, cette annonce doit être perçue comme un levier pour enfin protéger de manière efficace, prioritairement l’ensemble des activités d’élevage de plein air, mais aussi l’équilibre dans le partage des usages de la nature, grandement fragilisé par la multiplication des chiens de protection.

Les échéances à venir seront importantes et nous devons continuer à résister et surtout nous atteler à répondre à la demande de la commission avant le 22 septembre concernant les données objectives sur le nombre de loups et les conséquences sur l’activité pastorale. Même si le rapport de la LCIE de l’année dernière sur l’état de la population de loups est déjà très clair en concluant que l’état de conservation des loups en Europe est indéniablement positif. La commission s’était réfugiée notamment derrière des divergences de méthodes de comptage suivant les États membres, qui n’auraient pas permis de prendre en considération les populations de loups de manière transfrontière, comme le recommandent la directive Habitats et l’UICN.

En attendant, chacun doit faire pression autant que possible en signant la pétition et en la faisant signer autour de vous .

Et aussi en mobilisant vos élus en leur proposant d’adopter en conseil municipal un vœu sur la base d’un texte proposé par Didier-Claude Blanc, conseiller Régional AuRA,  amendable à votre convenance, que vous pouvez obtenir ICI .

En parallèle de cette information, se prépare le nouveau plan loup au niveau national qui devait être présenté début juillet, repoussé une première fois à début septembre et à nouveau au 18 septembre… Nous espérons qu’il anticipera le déclassement attendu grâce à de vraies avancées, ou qu’il sera rendu obsolète dès le changement de statut effectif. Espérons aussi que les propos de Mme von der Leyen permettront à nos ministres de retrouver le courage qui leur a fait défaut jusque-là dans ce dossier. Courage aussi en tapant du poing sur la table pour que cesse enfin ce grand capharnaüm qui règne à l’OFB, où l’on apprend encore une fois que le comptage annoncé n’est pas juste, ni celui de l’année passée (les 921 loups sont devenus 1 096). Le dernier comptage fait état de 1 104 loups, c’est donc bien une augmentation dont personne ne doutait, qui autorise alors de fait l’abattage de 209 loups, consécutivement à des attaques sur troupeau. Attaques qui sont elles aussi en augmentation.

Il y a trop longtemps que nous assistons impuissants au massacre de nos animaux, aux drames familiaux causés par la prédation… Il nous faut enfoncer le clou pour que ce changement devienne une réalité !

Association Le Cercle 12
https://leloupdanslabergerie.fr/

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