Viticulture : le coup de gueule de Joël Castany

Chers amis.
La vendange à peine débutée démontre, si c’était encore nécessaire, les terribles pertes que nous allons subir, les factures individuelles ou collectives s’entassent avec des hausses vertigineuses de coût (électricité, gaz…), sous l’effet de l’inflation, les salaires et charges augmentent, les taux bancaires ont été multipliés par quatre pour les financements de trésorerie et la douloureuse des impôts fonciers en hausse va arriver. 

Nous subissons la quadruple peine :
– pas d’accès à l’eau (d’où iniquité devant la nature) ;
– la pluviométrie la plus faible de france, cumulée à une tramontane asséchante ;
– les prix et les volumes d’AOP commercialisés sont sans cesse en repli ;
– les coûts de transformation (vinification ) vont exploser.
 
Nous relevons les premiers symptômes “du début de la fin” : arrêts d’activité, ruptures de fermages, mauvais état cultural, tentative de vente de parcelles avec baisse des prix déjà les plus bas du monde et un mal être général inquiétant pour la vie de nos villages.
Le tout dans une espèce d’indifférence ou de compassion faite d’incantations sans prise en compte réelle du drame que nous vivons.
Il convient, de mon point de vue, de réagir et proposer un plan de sauvegarde avant qu il ne soit trop tard, la coopérative de Leucate, pour bien d’autres raisons, l’a vécu en 1983, les caves Mont Tauch aussi, quelques années plus tard, dans ces deux cas importants et sérieux ce fut une menace de cessation de paiement et un plan d’apurement de dettes sous protection de la justice qui permit de surmonter la période en donnant de larges délais pour apurer le passif.
Aujourd’hui, il faut ce type de plan collectif mais aussi individuel, il faut affirmer “la cessation de paiement”, rien de honteux, ce n’est pas l’échec des hommes mais la nature qui est venue apporter une sanction imméritée, la République doit protéger ses enfants …
Proclamons cette situation, stoppons tout de suite certains paiements, mettons toutes les parties devant leurs responsabilités : pouvoirs publics, collectivités, banques, assurances, opérateurs, fournisseurs, interprofessions, syndicats, etc.
C’est à ce prix que nous éviterons le pire, que nous donnerons un peu d’espoir à ces viticulteurs qui sont perdus et qui subissent en courbant l’échine.
Debout ! Vous n’avez rien fait de mal. Fiers, vous portez une culture multiséculaire ; responsables, vous portez l’environnement, le social, la durabilité.
Essayez de faire ce qui vous paraît impossible ! 

Cordialement.

Joël Castany

 

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