Une remorque pour être autonome en électricité [par Yann Kerveno]

Vincent Theven et Florent Faget ont mis au point le groupe Écologène. Un groupe électrogène qui ne fait ni bruit ni n’émet de CO2 en recyclant des batteries de Tesla usagées. Coup d’œil.

Qui n’a jamais pesté de subir le bruit et la fureur d’un moteur de groupe électrogène fonctionnant au gas-oil sous ses fenêtres ? Ou pesté tout autant de se trouver, en bout de réseau, en panne d’électricité ? Vous cherchez à organiser un concert en bout de champ ? Alors si vous avez été dans cette situation, deux entrepreneurs des Pyrénées-Orientales, Vincent Theven et Florent Paget ont peut-être une solution à vous proposer. Laquelle ? Une caisse, une armoire ou une remorque solaires, capables de vous amener de l’électricité où bon vous semble. Des procédés présentés à la dernière foire expo de Perpignan. Et les applications sont nombreuses, presque illimitées. “Une fois chargée, elle peut l’être sur le secteur ou le solaire, notre remorque peut s’installer n’importe où, en bout de champ, sur un chantier… Elle est capable de délivrer 24 Kva en nominal et 48 Kva en pointe, en tri ou monophasé.”

Batteries de Tesla usagées

La remorque elle-même est construite à partir de batteries de Tesla usagées. Selon l’utilisation, une fois chargée, elle peut délivrer une autonomie allant de quelques heures à plusieurs jours. Les panneaux solaires ajoutent de l’autonomie, mais en la matière, on peut aussi atteindre une autonomie totale avec une surface de panneaux solaires suffisante déployée au sol. “Elle peut aussi servir à recharger des véhicules électriques en panne” ajoute Vincent Theven.

Au-delà de la remorque, qui peut se louer, les autres modules sont aussi éprouvés. “Nous avons installé, pour le deuxième été consécutif, une armoire chez un loueur de paddle à Argelès pour l’été, afin d’alimenter l’habitation mais aussi l’éclairage, les frigos. Ce sont des installations, au prix de l’énergie aujourd’hui, qui s’amortissent très, très vite, en quelques mois, années au pire.” Et le système est rodé. “J’ai déployé cela chez moi, le temps de construire ma maison dans un quartier résidentiel, mais au final, j’ai conservé ce système et je suis complètement autonome avec six batteries Tesla et 30 panneaux solaires, je n’ai pas de facture d’électricité !”

Changement de carrière

Et c’est une jolie manière de boucler la boucle pour Vincent Theven, personnellement et au-delà du procédé. “Il y a une dizaine d’années, je développais des solutions photovoltaïques pour mes clients, pour de l’autoconsommation ou de la revente d’électricité à EDF.” Puis il y a eu le boom du secteur, tout le monde faisait ça parce que les tarifs de rachat étaient très alléchants et, finalement, le moratoire de l’État. Mis en place pour limiter la surchauffe du secteur, le moratoire ne devait, au départ, concerner que les grosses installations mais qui finalement s’est étendu à tout le monde, jusqu’aux particuliers. Laissant Vincent Theven sans travail et obligé de repenser son activité. “Là, je me suis dit qu’il fallait que je développe quelque chose qui n’ait pas besoin du recours aux aides de l’État.” C’est ce qui donnera, après la rencontre avec son compère Florent, issu, lui, du monde de l’aéronautique, la création de leur société Acteco énergies nouvelles, hébergée par la Coopérative d’activité et d’emploi Perspectives à Technosud à Perpignan.

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