Une réforme de l’assurance récolte favorable aux assureurs au détriment des agriculteurs
Augmentation des primes, prise en charge améliorée pour la souscription qui devient quasiment obligatoire… Jackpot pour les assureurs et pertes pour les agriculteurs qui voient leurs charges encore augmenter.
Le projet de loi portant sur la réforme des outils de gestion des risques climatiques en agriculture a été présenté le 1er décembre en Conseil des ministres. La Coordination Rurale dénonce un projet qui incite à recourir à l’assurance récolte par une augmentation de la prise en charge des primes d’assurance et une meilleure indemnisation par l’État en cas de risques exceptionnels.
Si l’intention semble juste, il n’en reste pas moins que ces assurances présentent un coût financier important, ce d’autant plus que les assureurs Pacifica et Groupama ont d’ores et déjà annoncé augmenter les primes de 10 à 25 % en 2022. “Quand on s’intéresse aux coûts des assurances, des franchises et des seuils de déclenchement, le dispositif reste trop coûteux pour pouvoir être utilement et massivement souscrit par les agriculteurs. Cela fait 10 ans que la PAC subventionne l’assurance et, bizarrement, les agriculteurs ne souscrivent pas quand même… Tout est dit non ?” a déclaré Marc Saumont, responsable des questions assurantielles à la Coordination Rurale.
Ce projet de loi n’est autre qu’une généralisation du recours à l’assurance récolte et, par ricochet, la possible fin du régime des calamités agricoles. La CR, forte de ses propositions, persiste à demander une mutualisation générale des calamités et le financement d’outils de prévention permettant de lutter efficacement contre les aléas climatiques.
Coordination Rurale