Ce qu’il faut retenir cette semaine (17-2023) [par Yann Kerveno]

On n’aura que ça à faire !

Le monde agricole est pour le moins inquiet des suites de la saison. Et espère ne pas être sacrifié au profit du tourisme, en particulier lors des prochains tours de vis. Les regards se tournent vers le lac des Escoumes, environ un million de mètres cubes, destinés au tourisme en bordure du lac de Vinça. “On ne va pas regarder les gens qui travaillent autour du lac se gaver cet été pendant que nous, on crève la gueule ouverte” prévient sans détour un éleveur. “Le préfet veut 3 millions de mètres cubes en plus à Vinça, il en a un sous la main, pourquoi ne l’utilise-t-il pas” interroge-t-il ensuite.

Il faudra aussi poser la question des bassins-versants partagés avec l’Espagne. Ça grogne sévère en Cerdagne de voir les prélèvements réduits de moitié alors que les agriculteurs catalans du Sud, non soumis à restrictions, pompent à qui mieux mieux dans l’eau économisée par les agriculteurs français. Et les maraîchers de la plaine, quand ils se prennent à envisager le pire, ne font pas dans la dentelle. “Si le tourisme a le droit de travailler et pas nous, nous n’aurons plus rien à faire d’autre, avec du temps en plus, que de bloquer les entrées du département à Salses et au Boulou !”

Les cuves prennent l’eau

L’idée est partie du centre de secours d’Estagel. Pourquoi ne pas utiliser les cuveries désaffectées pour stocker de l’eau brute, issue en particulier des rivières. C’est ce système qui a été inauguré, mardi 18 avril, à la cave coopérative de Cassagnes, une des quatre premières caves du département à avoir été sélectionnées avec Rasiguères, Latour et Estagel. Le principe est simple, les caves coops des Pyrénées-Orientales ont fait remonter leurs disponibilités au service départemental de secours qui valide ou non la possibilité d’utiliser ces cuves pour alimenter les camions de lutte contre les incendies. Il faut pour cela que les cuves soient en bon état, qu’elles soient à l’extérieur et accessibles 24 heures sur 24. Sur les 21 caves du département, 18 ont signalé qu’elles avaient de la cuverie disponible pour un potentiel de stockage de 117 000 hectolitres. Les deux cuves de Cassagnes, deux fois 50 mètres cubes, permettent chacune d’approvisionner en eau une colonne, soit 16 véhicules de lutte contre les incendies.

Mi-avril, alors que le recensement n’était pas achevé, ce sont déjà 16 cuves qui avaient été déclarées aptes, soit un stockage de 4 500 mètres cubes soit l’équivalent des besoins de 91 colonnes. Si les cuves sont remplies par les pompiers, l’eau reste toutefois accessible, sous conditions, aux agriculteurs du secteur en particulier pour le remplissage des pulvérisateurs.

Fitou dehors

Ce n’est pas vraiment une surprise mais c’est maintenant officiel, le cru Fitou quittera le Conseil interprofessionnel du Languedoc à la fin de cette année. Le vote est intervenu jeudi 13 avril lors de l’assemblée générale du cru. La décision de sortie a rassemblé 34 voix contre 21 pour et une abstention. Ce qui permettra au cru d’assurer lui-même sa promotion avec les 180 000 euros de cotisations régionales économisées. Par ailleurs, l’assemblée générale a été l’occasion de boucler les chiffres de la campagne 2021-2022. Ce sont au total 65 000 hectolitres qui ont été revendiqués pour cette campagne, un volume cohérent avec le potentiel de l’appellation.

Honnête ?

Dans l’Indépendant du 9 avril dernier, le président de la Fédération de pêche des Pyrénées-Orientales, Sébastien Delmas, s’est embrouillé avec les chiffres. Il estime ainsi qu’”on ne peut pas descendre sous les 1 000 litres de débit réservés” décidés par le préfet au début du mois. L’Agri se permet donc de rappeler à Sébastien Delmas que ces dernières années, le débit réservé estival était fixé à 600 litres par seconde et que cela ne posait visiblement pas de problèmes aux pêcheurs ou à la fédération jusqu’alors.

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