Un petit air d’humilité [par Karo et Didoo]

Durant cette période d’incertitude quant à l’avenir de notre société, de l’humanité, nous avons voulu mettre à l’honneur le courage, l’humilité, la solidarité que certaines personnes possèdent comme Grand Corps Malade, GCM pour les intimes !

C’est un homme de la banlieue, plus précisément du 93, issu d’une famille de “classe moyenne”, pour laquelle le communisme est inspirant. Son parcours scolaire est normal et la passion du sport (le basket) où il excelle devient très vite sa priorité. Il sera même proposé pour intégrer le centre de formation basket-études à Toulouse, mais il préférera rester dans son département où il pratiquera sa passion à haut niveau. Il poursuivra des études de sciences et techniques des activités sportives jusqu’à l’été de ses 20 ans lorsque, encadrant une colonie de vacances, il se fracturera les cervicales et sera paralysé. Sa rééducation, sa volonté, son courage lui ont permis de retrouver la motricité de ses mains, puis de ses jambes et il se réorientera dans le management sportif.

En 2003, GCM découvre le slam et participe à de nombreuses scènes aux côtés de collectifs, il fonde “Le cercle des poètes sans instru” et déclame avec d’autres leurs poésies (il a d’ailleurs commencé à écrire ses textes à 15 ans), puis en 2005, il est propulsé sur le devant de la scène par différentes personnalités : Cheb Mami, Charles Aznavour, Edouard Baer… Sa notoriété ne faiblira plus. Il obtiendra des Victoires de la Musique pour ses albums (Midi 20, Enfant de la ville, Génération slam, Le bout du tunnel, Funambule… Mesdames). Et surtout, il fera connaître au grand public et dans le cadre scolaire, le slam autrement. GCM dira, en parlant de ses albums et de ses tournées : “Je viens du slam. C’est un art a cappella, c’est un art live, il faut qu’il y ait un auditoire pour qu’il y ait du slam”. Et en 2020, 2021 “Les effets secondaires”, “Pas essentiel” sur cette pandémie.

Funambule, engagé, novateur…

Lors d’un après-midi bien gris où je me penchais sur le parcours de cet artiste dont j’appréciais la plume et la voix, Didoo me proposa d’écouter une de ces productions au pied levé avec Richard Bohringer datant du 24 octobre 2013 “La course contre la honte” dans une gare parisienne !
Gare Montparnasse, 15 h. C’est dans ce lieu atypique que Grand Corps Malade est venu faire la promotion de son 4e album, Funambule. Pour créer la surprise ou tout simplement se rapprocher du public, mais aussi pour faire connaître ce titre, il a choisi d’organiser des mini concerts “sauvages” dans les halls des gares de Lyon et Montparnasse, pour faire résonner ses textes au milieu d’une foule bruyante et en mouvement, de trains qui arrivent et d’autres qui repartent.

Avec lui, un invité qu’on n’attendait pas : Richard Bohringer. Les deux hommes se connaissent et sont amis dans la vraie vie. C’est d’ailleurs au cours d’une discussion qu’ils ont composé ensemble la chanson interprétée devant les voyageurs, La course contre la honte. Un réquisitoire contre une société qu’ils jugent inégalitaire, un texte engagé entre un jeune homme et son “Tonton” sur le futur de notre Monde.
De leurs deux voix graves et puissantes, Grand Corps Malade et Bohringer y dressent un portrait sombre de la société. J’aime la musique et j’aime la chanson, de fait, je n’ai jamais été trop amateur de rap, de slam, de punk ou de tout ce qui ressemblait à des dégénérescences acoustiques. Mais là, il y a du texte, et du beau, de même que “IAM”, groupe de rap et de hip hop marseillais secouait les aprioris sur ce genre
(musical, bien sûr). C’est peut-être à travers Fabien Marsault, nom de GCM, qu’on se rappellera qu’il faut toujours garder l’esprit ouvert et se sentir prêt à accueillir du nouveau et de la différence, surtout quand il y a de la réflexion, de l’ouverture d’esprit, de la beauté et de l’amour, l’inverse complet de la politique et de ceux qui la représentent.

Une réflexion sur “Un petit air d’humilité [par Karo et Didoo]

  • 19 février 2022 à 18 h 05 min
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    Mon plus beau concert ….GCM!! Il y a 5/6 ans de passage à Dinan..(22) dans la salle de sport face aux cinémas Emeraude …salle comble, je m’attendais à rester assise toute la soirée et écouter la merveilleuse poésie de GCM.. quelle surprise, instrument de musique, musiciens et surtout une musicienne déchaînée qui échange avec GCM (humour hard, drolissime ) et qui “pousse” le poète à ..chanter!!! un bonheur, un régal, magistral, rythmé, rocker…tous debout, devant la scène !!une soirée inoubliable, enchanteresse…j’en ai vu énormément d’artistes, de comiques, d’imitateurs …mais j’ai encore des étoiles et des larmes de bonheur dans les yeux et dans le coeur…il nous a tant donné que les rappels n’en finissaient pas. Longue vie à ce Grand Homme !

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