Salades : des pistes pour faire mieux [par Yann Kerveno]

Confrontée à un marché de plus en plus difficile, la production de salades doit aussi faire face à des défis techniques importants. Mais des outils existent.

Parmi les grandes problématiques du secteur, la fusariose n’est pas des moindres et si le mildiou s’est fait discret récemment dans les Pyrénées-Orientales, il reste tapi dans l’ombre. “À cela, il faut ajouter les problématiques de réduction de l’emploi des produits phytos” explique Aude Lusetti, responsable de l’expérimentation à la Sica Centrex de Torreilles. Une des voies d’adaptation passe par la génétique et les variétés résistantes. “Aujourd’hui, on dispose de variétés proposant des résistances complètes au Bremia (mildiou de la laitue), à 40, alors que l’an passé nous n’atteignons que 37” ajoute-t-elle. Mais il ne faut pas négliger non plus cette voie-là des variétés résistantes à la fusariose…

L’autre moyen d’agir est de faire en sorte de ne pas fragiliser les plantes par la croissance. “Il convient de ne pas trop forcer sur la fertilisation azotée pour ne pas fragiliser les tissus, qu’ils ne soient pas trop fins, pour éviter d’ouvrir des brèches dont les maladies profitent amplement. Il faut aussi pouvoir être en capacité de ne pas stocker les plants trop longtemps dans la serre” ajoute Aude Lusetti.

Et comme les cochons, les salades doivent aussi être bien gardées. “C’est important pour les producteurs, et pour nous, de bien étiqueter les parcelles avec les variétés mises en œuvre. De façon à ce qu’on puisse savoir, si un problème survient, à quelle variété on a à faire. Sinon, nous constatons les maladies mais ne pouvons tirer aucun enseignement vraiment utile pour la suite.”

Rotations, compost…

La gestion des rotations et des sols peut aussi être un atout pour limiter l’apparition des maladies et de la fusariose en particulier. “Il est intéressant, si on est équipé pour cela, d’éviter de produire salade sur salade et d’intercaler d’autres cultures, fenouil, céleri, chou… Si ce n’est pas possible, implanter un engrais vert et procéder à une solarisation peut limiter la propagation de la fusariose.” Pour les sols, la réduction du travail du sol et des amendements à base de compost bien décomposé ont fait leurs preuves. “Il y a aussi des stratégies complémentaires qu’il est possible de mettre en œuvre, des champignons à intégrer dans le sol qui servent de produits de biocontrôle.” Enfin, “il faut aussi être attentif à la désinfection des outils et des bottes entre chaque parcelle pour ne pas prendre le risque de contamination.”

Pour les traitements, peut-on imaginer passer en biocontrôle total ? “Cela reste encore très difficile, mais ce sont des produits qui peuvent avoir une grande utilité s’ils sont employés au bon moment et contribuer à réduire sensiblement les volumes de produits phytos conventionnels utilisés…”

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