Le président de la confédération nationale des boulangers en visite dans les P.-O.

Romuald Cerezo, président des boulangers des P.-O., Emmanuel Castro, ex-président, Dominique Anract, président national, Philippe Maupu, secrétaire général national, Robert Bassols, président de la Chambre des métiers 66 et Stéphane Bouils, directeur de l’IRFMA de Rivesaltes (de gauche à droite).

Le nouveau président de la Confédération nationale de la boulangerie pâtisserie, Dominique Anract, et son secrétaire général, Philippe Maupu, étaient en déplacement dans les Pyrénées-Orientales lundi 6 novembre. L’occasion pour L’Agri de faire le point sur les grands sujets d’actualité de cette profession, de la crise du beurre aux questions de remboursement partiel de la TICPE (ex TIPP).

 Chez le boulanger-pâtissier Emmanuel Castro à Laroque des Albères, puis au lycée Christian Bourquin, avant de découvrir les locaux de l’IRFMA à Rivesaltes en compagnie du président de la Chambre des Métiers Robert Bassols et du président de la Fédération départementale des boulangers Romuald Cerezo… Le président de la Confédération nationale de la boulangerie pâtisserie, Dominique Anract, et son secrétaire général, Philippe Maupu, étaient en visite dans les Pyrénées-Orientales lundi afin de rester au fait des problématiques des boulangers-pâtissiers en région.

Le fléau des chaînes et supérettes
Un lien d’autant plus important que Dominique Anract, élu il y a quelques mois, travaille pour sa part à Paris intra-muros, où les sujets de préoccupation divergent légèrement, à l’image du fléau des supérettes : “nous sommes passés de 320 à 670 supérettes en douze ans ! Ici, votre problème, ce ne sont pas les supérettes mais les chaînes” lance Dominique Anract à Emmanuel Castro. “Lorsqu’un magasin de chaîne ouvre, c’est – 20 à – 30 % de chiffre d’affaires pour les sept à huit artisans situés aux alentours” confirme ce dernier. Parmi les gros dossiers du moment, la confédération nationale planche sur un projet de labellisation.

Un projet de label
“L’idée, c’est d’élaborer un code des usages, avec notamment la question des circuits courts” évoque Dominique Anract. “Il pourrait être intéressant de travailler avec les agriculteurs. L’artisan s’engagerait à s’approvisionner en local en farine, par exemple dans un rayon de 100 km” suggère Robert Bassols. “Si on veut une économie locale forte, il faut favoriser l’artisanat et non la grande distribution qui ne redistribue pas les richesses localement” martèle Emmanuel Castro. Autre pilier de ce projet de label, la formation, jugée indispensable. “Et c’est dans les CFA que l’on forme le plus à l’avenir” estime pour sa part Robert Bassols. Autre problématique du moment, le coût du beurre, qui a presque doublé en un an.

Beurre : pour des quotas
“Nous avons demandé au ministre d’obtenir des quotas. Le manque est-il réel ou y a-t-il une spéculation ?” s’interroge Dominique Anract. Reste une certitude : à raison de 700 à 800 kg consommés par exemple dans sa propre boulangerie chaque mois (jusqu’à une tonne en été chez Emmanuel Castro), c’est là un réel problème. La confédération a aussi rencontré récemment un conseiller du ministre de l’Économie et des Finances pour faire part de ses revendications concernant la TICPE (ex TIPP) : “jusqu’en 2008, les boulangers bénéficiaient d’un remboursement partiel de la TIPP. Puis Bruxelles a émis une directive pour y mettre fin” explique Philippe Maupu. Or ce coup de pouce permettait aux boulangers de se déplacer jusque dans les écarts pour vendre leur pain. Un service non négligeable en milieu rural, qui risque de disparaître faute de moyens.

Fanny Linares

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