PPAM : une filière qui se met au parfum [par Yann Kerveno]
La filière plantes médicinales, aromatiques et à parfum se structure et veut sortir de l’ombre. Elle organise cette année cinq salons pour faire connaître ses produits. On fait le tour avec Nicolas Mansouri.
SI tous les œufs de la filière plantes médicinales, aromatiques et à parfum sont dans le même panier, ils ne sont pas tous de la même couleur. La métaphore est osée mais elle souligne l’extrême diversité d’une filière en devenir. “Il y a deux grandes familles” prévient Nicolas Mansouri de la Chambre d’agriculture des Pyrénées-Orientales. La première, qui compte une vingtaine de producteurs dans le département, se consacre aux plantes aromatiques fraîches. C’est-à-dire le basilic, la menthe, le persil, la coriandre, la ciboulette et jusqu’aux fleurs comestibles plébiscitées par les restaurateurs. “Cela représente aujourd’hui 150 hectares de cultures de plein champ dans le département et une trentaine d’hectares de serres” ajoute-t-il. “C’est une filière qui en outre profite à plein des opportunités offertes par la plateforme de Saint Charles. Les producteurs sont capables de prendre les commandes le matin, récolter et préparer l’après-midi pour une livraison le lendemain matin à Rungis. Cela permet une fraîcheur incomparable qui permet de compenser la moindre compétitivité par rapport à d’autres bassins de production, le Maroc, Israël ou, plus proche de nous, l’Espagne. Aujourd’hui c’est une filière arrivée à maturité et les producteurs du département continuent de gagner des parts de marché.”
Plantes sèches et cueillette
L’autre famille de cette filière est constituée des plantes sèches, une quarantaine de producteurs exploitant une petite cinquantaine d’hectares. “C’est une filière qui s’est construite différemment, elle est beaucoup plus axée sur le circuit court, la consommation locale” précise Nicolas Mansouri. Et elle se caractérise aussi par la quasi-obligation de passer par une première transformation, que ce soit le séchage, le battage ou la distillation. On parle là du thym, de la lavande, de la verveine, du romarin qui peuvent aussi trouver des débouchés ailleurs que dans l’alimentaire, dans le monde des cosmétiques par exemple. “Nous sommes parvenus à fédérer un petit réseau d’alambics dans le département pour consolider ces productions.”
Moins courante, mais pourtant potentiellement rémunératrice, il existe aussi chez ces producteurs une activité de cueillette de plantes sauvages, racines de gentiane, arnica… Pour se faire connaître, la filière organise cette année une série de manifestations à travers le département. Après les marchés organisés à Argelès et à Latour-Bas-Elne, vous pourrez, si la curiosité vous pique, vous rendre à Maury, samedi 28 mai ou le 2 juin à Thuir. Pour en prendre plein le nez !