Pêche-nectarine : une campagne satisfaisante [par Yann Kerveno]

Le marché des fruits d’été s’est révélé convenable cette année, les problèmes se sont concentrés sur la main-d’œuvre.

La météo n’aura pas été extraordinaire, il y aura parfois eu des tensions pour faire sortir les fruits en juillet mais, au final, la saison de pêches et nectarines 2021 s’avérera satisfaisante. L’élément favorable pour les producteurs du Roussillon, moins touchés que les autres par le gel, c’est le manque de production enregistrée dans l’Europe entière. Sans offre excessive, pas d’embouteillage dans les centrales d’achats et des prix restés corrects tout au long de l’été. Président d’Ille Fruits, Jean-François Not précise : “Nous avons connu quelques jours de flottement après la mi-août en attendant l’arrivée sur le marché d’autres fruits de fin d’été, comme les prunes, mais il y en a très peu cette année à cause du gel, donc tout reste correct, même fin août.”
En calibre A, les prix sont restés autour de 2 euros départ station ces dernières semaines. Depuis la Chambre d’agriculture, Éric Hostalnou confirme le témoignage du président d’Ille fruits. “On s’attendait à une campagne plus fluide et il y a eu quelques tensions, un peu de stocks, en particulier fin juillet. Mais les entreprises ont préféré stocker pour conserver les niveaux de prix du début de campagne.” Avec raison puisque les prix sont restés fermes jusqu’à la fin août.

Jeu bien joué

Du côté des distributeurs, les centrales ont joué le jeu de l’origine France, même si certains magasins les ont court-circuités pour aller s’approvisionner en origine Espagne auprès de grossistes, “mais ce sont des cas isolés qui n’ont pas profité aux consommateurs puisque les pêches espagnoles étaient proposées au prix des pêches françaises, mais la marge était plus importante” explique-t-il. La saison sera donc satisfaisante et ce en dépit d’une météo finalement assez capricieuse qui n’a pas tiré la consommation.
En abricots, la campagne est à l’image de celle de la pêche – nectarine avec de tout petits volumes, des prix restés hauts… Le diable se cachant dans les détails, ce n’est pas sur le marché que la coopérative illoise a rencontré des difficultés, mais bien avec la Covid, en dépit de l’opération de vaccination dont nous nous sommes fait l’écho en juillet.

Mais problèmes de main-d’œuvre

“Notre principal problème cette année, ça a été la main-d’œuvre. Nous avons cinq lignes d’emballage à Ille mais nous ne sommes en capacité de n’en avoir que trois en fonctionnement depuis début août, et encore, avec des heures de fous pour les salariés” témoigne-t-il. Les quelques cas de Covid enregistrés parmi les salariés de la coopérative, plus les cas contacts contraints de s’isoler, sont venus gripper la mécanique. “C’est en effet quelque chose que j’ai aussi entendu” confirme Éric Hostalnou de la Chambre d’agriculture, mais pour lui, chez un producteur. “Compte tenu de la petite récolte, les producteurs ont été modestes sur leurs recherches de saisonniers, alors oui, ça a pu coincer chez certains d’entre eux…”

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