Machinisme : vivement l’année prochaine ! [par Yann Kerveno]

Pour Benoît Xambili, les tensions du marché des matériels agricoles doivent s’estomper en 2023.

Dans les Pyrénées-Orientales, Benoît Xambili, des établissements qui portent son nom, extrait deux tendances liées aux productions. “Tout le secteur arboricole est un secteur qui se porte bien, les agriculteurs se développent et investissent. En viticulture c’est plus délicat, pour ne pas dire compliqué. Le marché est stable ces dernières années et il faudrait que ça bouge un peu plus.”

Et la demande quand elle existe ? Elle est forcément tirée par les modes de cultures et les nouvelles contraintes. Pour les tracteurs, c’est le passage au stade V (cinq) et la réduction obligatoire des émissions qui imposent le rythme. “Alors ces mises aux normes, pour les tracteurs qui dépassent 75 chevaux, ce sont clairement des investissements qui coûtent et ne rapportent rien directement aux agriculteurs” juge le chef d’entreprise. “Les mises aux normes sont ce qui coûte le plus cher aujourd’hui.”

Les augmentations ne concernent pas que les tracteurs, pour les matériels attelés, l’envolée du prix de l’acier pèse fortement sur les factures. Et quelles sont les tendances ? “Pour la vigne ce sont essentiellement aujourd’hui des outils de travail du sol qui sont demandés.” Si le travail du rang mobilise la demande en vigne, c’est moins le cas en arboriculture où les problématiques sont différentes.

Semi-mécanisation de la taille

“En vigne, ces techniques de travail du rang peuvent séduire jusqu’aux vignerons qui ne sont pas en bio, mais en arbo, ce type de conduite, et la maîtrise de l’enherbement, impliquent de passer deux fois dans chaque rang, de chaque côté des arbres. Compte tenu de la surface des exploitations aujourd’hui, il faudrait recommencer à peine fini et le coût en temps et en énergie est bien plus élevé que l’emploi du glyphosate”.
Pour l’arboriculture, la demande en matériel est donc surtout portée sur les outils qui vont permettre de gagner du temps dans les travaux de taille, les lamiers. “Ce n’est pas à proprement parler de la mécanisation mais cela permet d’avancer grandement le travail des tailleurs, donc d’en réduire l’ouvrage et le coût.”
En vigne, la grande tendance, outre les outils de travail du sol, c’est le travail combiné qui consiste à mettre un outil devant et un outil derrière pour limiter le nombre de passages dans les rangs. “Mais on voit aussi se développer une demande importante pour le tri de vendange directement sur la machine à vendanger.”
Et les délais ? Benoît Xambili se veut optimiste : “oui, c’est compliqué cette année, mais j’ai le sentiment que cela va rentrer dans l’ordre en début d’année prochaine.”

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