Parce que rien n’est jamais simple sem. 12-2023 [par Yann Kerveno]

Deux poids…

Il y a des jours où l’on aurait envie de se taper la tête contre les murs, c’était la semaine dernière. Après en avoir terminé avec la réforme des retraites, les sénateurs ont préconisé de “poursuivre les recherches sur la viande cellulaire” et d’anticiper avant les demandes de mise en marché. Dans leur rapport, encore à approuver, la commission des affaires économiques du Sénat demande, en outre, de renforcer les procédures d’évaluation.
Cette prudence toute mesurée face à l’innovation ferait plaisir à voir si l’agriculture pouvait bénéficier d’un tel a priori en Europe, en particulier pour les techniques d’édition génétique qui pourraient faire gagner du temps dans l’adaptation des végétaux aux nouvelles conditions imposées par le changement climatique. Et ce, alors que cette technologie a permis, les résultats sont tout récents, de créer des tomates cerises résistantes au virus de la famille des potyvirus en imitant les moyens de défense naturelle présents chez le pois ou le piment.

Sucre

Puisqu’on en est là, bref rappel si vous n’avez pas suivi l’affaire des betteraves et des néonicotinoïdes, interdits tout récemment par la cour de justice européenne. Les premières conséquences de cette interdiction se font sentir avec la fermeture d’une première sucrerie par Terreos, coopérative de planteurs, dans le Nord de la France. Fermeture motivée par la baisse de l’emblavement, 10 % d’apports en moins attendus pour la campagne 2023-2024. Économiquement logique, Terreos fait en plus face à une dette importante qui ne lui laisse pas beaucoup de marge de manœuvre, cette décision a levé d’un bloc les politiques de la région, dont les élus écologistes (qui n’ont eu de cesse de réclamer l’interdiction des néonicotinoïdes) qui réclament de Terreos de maintenir les emplois, 123 devant être supprimés. Parallèlement, le groupe coopératif cherche un acheteur pour deux autres usines, une distillerie et une dédiée aux pommes de terre.

Inflation

La tension sur les prix alimentaires ne se dément pas en ce début d’année. En février par exemple, la viande vendue en grande surface a progressé de 0,9 %, ce qui porte l’inflation à 16,3 % pour les douze derniers mois. Les prix des produits alimentaires affichent 1,0 % de hausse en janvier soit + 14,7 % par rapport à la même période de l’an passé. Au Portugal, l’État a fait procéder à une vaste opération de contrôle des prix dans les supers et hypermarchés pour lutter contre la spéculation et l’inflation. 45 brigades, 92 inspecteurs ont été dépêchés dans les linéaires pour vérifier les prix. Cette descente spectaculaire fait suite à la découverte, il y a quelques semaines, que certains supermarchés facturaient en caisse 40 % de plus que le prix affiché en rayon…

Amandes

Pendant ce temps-là, les producteurs d’amandes californiens vont faire les comptes des dégâts laissés par les trombes d’eau qui se sont abattues en février. Avec une inconnue : les abeilles auront-elles eu suffisamment d’heures de vol pour faire leur travail correctement ? Les premières projections tablent sur une récolte approchant les 950 000 tonnes contre 1,5 milliard de tonnes l’an passé.

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