Parce que rien n’est jamais simple sem. 08-2023 [par Yann Kerveno]
Au hasard
En attendant les propositions de la Commission européenne sur la réglementation des OGM, elles doivent être rendues publiques en juin prochain, la Cour de justice de l’Union vient de rejeter le recours de la Confédération paysanne et de huit associations écologistes. Plaignants qui avaient demandé à la Cour de faire entrer les plantes obtenues par mutagenèse aléatoire in vitro dans le cadre de la réglementation européenne. Cette demande ne manquait d’intriguer puisque la mutagenèse aléatoire in vivo est pratiquée sans être remise en question depuis un siècle. Et de quoi s’agit-il ? D’une technique qui consiste à provoquer des mutations au hasard dans les plantes, en les exposant à des rayonnements (x, gamma) ou à des produits chimiques, et de conserver les caractères présentant un intérêt pour le développement de variétés nouvelles. Et l’on se demande ce qui a bien pu germer dans l’esprit des plaignants pour considérer que la mutagenèse in vitro présentait plus de risques que celle réalisée in vivo…
Quand le loup attaque l’homme
C’est un fait divers qui sera probablement amené à se reproduire avec le déploiement des populations de loups en France. Un habitant des Alpes de Haute-Provence, en bordure du Mecantour, s’est trouvé confronté à une meute de cinq loups qu’il a eu, selon son récit, toutes les peines du monde à faire fuir… Au prix d’une grosse frayeur pour lui. Si les attaques de loups sur les humains sont rares dans nos contrées, elles ne sont pas à écarter, comme le montre une étude récente portant sur les attaques des loups de 20 dernières années en Europe, Asie et Amérique du Nord. Qu’y apprend-on ? Que huit attaques non mortelles ont eu lieu en Europe entre 2002 et 2020, une liée à la rage en Croatie, les autres en Pologne (4), en Italie, au Kosovo et en Macédoine (une attaque dans chaque pays). Passant en revue les contextes des attaques, l’étude conclut que si le risque est faible, il n’est pas nul et qu’il faudra faire attention à nos poubelles qui jouent le rôle d’aimant pour les loups. Les habituants peu à peu à la présence de l’homme et les rendant, in fine, plus dangereux.
Ne nous racontez pas de salades
Avec le printemps en avance au bout d’un hiver pas vraiment transcendant, les jardiniers vont devoir retourner au charbon des semis, désherbage, binage, bouturage, bref, aux travaux du jardin. Une étude menée en 2022 par le CTIFL balaye un vieux fantasme stipulant que les jardins pourraient faire la concurrence au commerce de fruits et légumes… Il n’en est visiblement rien, bien au contraire, l’autosuffisance étant difficile à atteindre, les jardiniers amateurs seraient aussi les plus gros acheteurs de fruits et légumes dans le commerce ! Justement, dans le commerce, les achats de fruits et légumes sont à la baisse s’inquiète Freshfel qui invoque un repli à cause de l’inflation. Moins à l’aise dans leur porte-monnaie, les consommateurs vont plus spontanément vers des aliments qu’ils considèrent plus énergétiques. De quoi mieux rentabiliser l’investissement en somme.