Parce que rien n’est jamais simple (2023-44) [par Yann Kerveno]
À force de chercher…
On finit toujours par trouver… Quelque chose à raconter… C’est le cas de cette étude de l’Inserm, largement citée par l’ensemble des médias, sans grande précaution de langage, qui établit un lien entre la présence de vignes et la survenue possible d’un type de cancer rare (40 cas par million d’enfants de moins de 15 ans pour cette leucémie lymphoblastique aiguë). Enfin, on aura retenu qu’il peut y avoir un lien, à ne regarder que les titres. Dans le communiqué de presse annonçant la publication des résultats dans la revue Environmental Health Perspectives, il est ainsi écrit en toutes lettres : “l’équipe de recherche montre que le risque de leucémie n’augmente pas avec la simple présence de vignes à moins de 1 000 m de l’adresse de résidence. Cependant, elle met en évidence une légère augmentation de ce risque en fonction de la surface totale des vignes présentes dans ce périmètre.”
Un peu plus loin, c’est plus inquiétant puisque les chercheurs ont découvert “une association entre le risque de développer une leucémie de type « lymphoblastique » et l’étendue de la surface couverte par les vignes, dans ce périmètre de 1 000 mètres autour de l’adresse des enfants. Ce risque augmente de façon modérée en fonction de la surface couverte par les vignes : en moyenne, pour chaque augmentation de 10 % de la part couverte par les vignes dans le périmètre de 1 000 mètres, le risque de leucémie lymphoblastique augmente de près de 10 %.” Ce qui sera repris à l’envi par nos confrères. Alors que le découpage par région montrait des résultats hétérogènes, avec “des associations plus nettes en Pays de la Loire, Grand-Est, Occitanie et Provence-Alpes-Côte d’Azur-Corse”, alors qu’en Nouvelle-Aquitaine ce n’est pas le cas. Il faudra attendre la suite de l’étude pour en avoir le cœur net.
Dèche
Aux États-Unis, la sécheresse a perturbé une partie des récoltes de cette année et elle contraint les producteurs du Midwest à se débarrasser des grains sans tarder. En effet, les deux tiers des céréales qui sont exportés depuis la grande plaine céréalière des États-Unis le sont par l’intermédiaire du Mississippi et de ses trains de barges. Sauf que cette année, cela ne se passe pas tout à fait comme prévu. Comme l’an dernier déjà, le niveau du fleuve n’est plus suffisant pour assurer une navigation habituelle. Conséquence : les transporteurs sont obligés de diminuer le nombre de barges pour créer des convois plus étroits et de moins charger, pour limiter le tirant d’eau, alors que les dragueuses essayent tant bien que mal de maintenir autour de 3 mètres sur toute la longueur du fleuve.
Dèche (2)
Un peu plus au Sud, c’est le Canal de Panama qui est en difficulté, obligé de baisser le nombre de franchissements de 36 à 31 par jour, pour économiser l’eau du principal réservoir du canal. Avec l’arrivée d’El Niño, qui devait renforcer les conditions de sécheresse en Amérique Latine, les experts n’excluent même plus la possibilité d’une fermeture du canal au printemps prochain…
Dèche (3)
Toujours plus au Sud, l’Amazone a aussi atteint des niveaux rarement vus. Des communautés lacustres entières se trouvent posées sur les fonds desséchés du fleuve et de ses affluents… Et comme pour le Mississippi, le transport des céréales vers les ports exportateurs est entravé par le faible niveau du fleuve.
