Fonds FEAGA : le préfet va “secouer” FranceAgriMer
Lors de la traditionnelle rencontre organisée par la Chambre d’agriculture des P.-O. et
le Syndicat des Vignerons, Fabienne Bonet et Guy Jaubert ont évoqué les retards de paiements concernant les aides aux investissements. Ambiance et compte rendu de cette réunion.
Après avoir visité la cave coopérative “Les vignerons de Tautavel-Vingrau” et le Domaine Pelou, c’est donc à Tautavel que s’est tenue cette réunion viticole annuelle en présence de Philippe Chopin, préfet des P.-O., d’Hermeline Malherbe, présidente du Conseil Départemental, de Judith Carmona, conseillère régionale, du sénateur Jean Sol et de nombreux responsables agricoles et viticoles.
Une réunion où se sont enchainées de multiples interventions avec, pour commencer, une présentation de la filière par Alain Halma, directeur adjoint de la Chambre d’agriculture. (voir encadré). Ont ensuite été évoquées, comme chaque année, les forces et les faiblesses de la viticulture avec, pour les points positifs, des terroirs de qualité, un climat sec et peu propice aux maladies et une diversité de production. Alors que du côté des points négatifs ont été soulignés le vieillissement du vignoble, des coûts de production élevés, une valorisation insuffisante et, entre autres, des rendements trop faibles. Des rendements qu’il faut stabiliser et sécuriser, bien sûr, en irriguant.
Irrigation, éolien, investissements…
L’iirigation : question qui revient depuis bientôt une décennie dans la quasi-totalité des réunions viticoles avec des réalisations concernant le secteur de Cabanac dans l’Agly et des projets en cours. Il fut, à ce titre, question du “Triangle de Baixas” (160 ha), de “Pézilla-Calce” (400 ha), de “Baho-Villeneuve-Baixas” (300 ha) ou encore du projet PAEN de Canohès (100 ha) et de celui des Aspres avec 500 ha prévus. Les Aspres où le projet d’implantation d’éoliennes fut contesté par le président des Vignerons Indépendants, Guy Jaubert ainsi que par Michel Guallar. Lequel a annoncé que cette question serait débattue lors du prochain bureau consulaire. Ont également été évoqués par Guy Jaubert et Fabienne Bonet, présidente de la Coopération viticole dans les P.-O., l’assurance revenu, l’étiquetage nutritionnel et le non règlement des dossiers d’investissements. Selon Fabienne Bonet : “10 caves coopératives ont déposé un dossier entre le 21 décembre 2017 et le 8 février 2018. Les investissements portaient sur du matériel de cave, sur des travaux de rénovation de cuverie et sur des investissements commerciaux dans les caveaux pour un total de 1 243 570 € et pour une subvention demandée de 357 310 €. FranceAgriMer n’a toujours pas instruit ces dossiers. Certaines caves commencent à rencontrer des problèmes de trésorerie. D’autre part, à cause de ces retards, les appels à projets pour 2019 sont bloqués.” Une problématique également soulevée par Guy Jaubert pour les Vignerons Indépendants avec 18 dossiers en souffrance pour un montant global d’investissement de 400 000 €. Une inquiétude à laquelle répondit le préfet lors de sa conclusion : “FranceAgriMer ne dépend pas des services de l’État. On peut les secouer. C’est ce qu’on va faire”.
Interprofessions, MAE, sangliers
Le préfet qui apporta son soutien à Philipe Bourrier, président du CIVR, quand celui-ci évoqua le problème de la régionalisation des interprofessions viticoles dans un contexte où les spécificités roussillonnaises doivent être préservées.
Une réunion au cours de laquelle Denis Pigouche aborda les retards sur les paiements MAE, mais aussi la suppression de la TO-DE “Pour une vendange manuelle de 25 jours avec
5 cueilleurs et 1 porteur, l’entreprise devra payer 2000 euros de plus”. Sont également intervenus lors de cette rencontre Jean-Philippe Mari pour les actions volontaires collectives et Jean Pierre Sanson, président de la Fédération de Chasse, qui évoqua la prolifération du sanglier : “Nous avons épuisé tous les moyens possibles. S’il faut taper un grand coup sur la table, nous le ferons. Y compris en suggérant l’utilisation d’une milice encadrée”.
Une réunion très dense qui se termina par l’intervention du représentant de l’État. Lequel loua la convivialité et l’aspect ludique de cette rencontre, mais aussi la tempérance et le sens de la responsabilité de chaque intervenant.
Jean-Paul Pelras
Nous évoquerons dans une prochaine édition le dossier de “valorisation du foncier et de transmission des exploitations pour le maintien et le développement de l’activité agricole sur la vallée de l’Agly” dont il fut également question lors de cette réunion.