Parce que rien n’est jamais simple 2022 – #25 [par Yann Kerveno]

L’Europe des calamités ?

Parlons sécheresse. Le coup de chaud qui a frappé la France la semaine dernière n’est pas la seule calamité de l’année en Europe comme le montre la recension d’Euractiv. En Allemagne, le printemps a également été très sec, en particulier dans le Nord et l’Est du pays, situation aggravée par les destructions causées par de violents orages. Le pays a d’ailleurs annoncé revoir son plan national stratégique. En Autriche, le printemps fut tout aussi sec et le pays redoute de vivre le même scénario que l’an passé, quand les dommages aux cultures se sont élevés à 200 M €, un record. En Italie, 30 % de la production agricole et 50 % de l’élevage est aujourd’hui sous la menace d’une calamité. Il est tombé la moitié des précipitations habituelles depuis le début de l’année, en particulier dans le Nord du pays. En Espagne, après le gel qui a amputé largement la production de fruits à noyau, le pays traverse sa troisième sécheresse du siècle et les producteurs de céréales envisagent un recul de 20 % de leurs moissons cette année. De quoi venir déséquilibrer un peu plus la balance, l’Espagne étant dépendante à 60 % des céréales qu’elle importe, majoritairement d’Ukraine et de Russie.

Régulation

En Pologne, ce sont des inondations et des orages qui sèment la désolation, tandis qu’en Slovaquie la sécheresse risque de peser fort sur les céréales après que le gel ait amputé une partie de la récolte fruitière de l’année… La récolte de blé roumain risque, elle, d’être perturbée par le blé, à bas prix, venu d’Ukraine… C’est un vieux serpent de mer à ce sujet, mais deux ONG, Foodwatch et CCFD-Terres Solidaires, appellent, avec justesse, à la régulation des marchés des produits agricoles pour lutter contre la spéculation qui aggrave les crises alimentaires. Puisqu’on en parle, l’Ukraine sauvera-t-elle l’Australie ?

Saisonniers

Le propos est surréaliste mais, c’est ABC News qui l’explique, les réfugiés ukrainiens arrivés en Australie pourraient aider à résoudre, en partie, la crise de la main-d’œuvre agricole que connaît le pays. C’est en tout cas le sens du programme déployé dans une partie du pays où une quarantaine de réfugiés ont rencontré d’éventuels employeurs qui proposent des emplois à plein temps et des solutions d’hébergement.

Sans pépins

Au Pérou, 42 % des raisins exportés au cours de cette campagne sont des raisins sans pépins nous apprend Fresh Plaza. Ces variétés sont en progression de 37 % par rapport à l’an dernier sur une production globale affichant + 13 % au cours de cette campagne.

Sinon, on pourra bientôt peut-être contrôler très rapidement si nos aliments contiennent des résidus de produits chimiques. Et cela grâce à un… gant. Mis au point par des chercheurs brésiliens à l’université de Sao Paulo, ces gants en caoutchouc sont équipés de capteurs reliés à un téléphone portable. Ils sont capables de détecter quatre familles de molécules : les carbamates (insecticides), les phenylamides (fongicides), bipyridinium (herbicides) et les organophosphates, et peuvent être utilisés sur la plupart des grandes productions végétales, du café aux céréales et jusqu’aux jus de fruits.

Et puis, pour finir, saluons un grand confrère de l’Agri, le journal indien Krishak Jagat qui compte, 2,2 millions de lecteurs ! Respect.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *