Bienvenue à la ferme : un réseau d’opportunités
Avec trois décennies d’existence, le réseau Bienvenue à la Ferme est depuis un moment entré dans l’âge de la maturité. Et il joue à plein son rôle de développement d’activité et de lien entre l’agriculture et la société.
Ils sont 73 cette année dans le département des Pyrénées-Orientales et un peu plus de 9 000 en France. C’est un chiffre qui varie, comme les saisons, au gré des installations et des départs en retraite ou cessations d’activité. Mais le noyau reste fidèle. Développé par les Chambres d’agriculture, le réseau Bienvenue à la ferme a aujourd’hui assis sa notoriété et continue de se développer. Dans le Nord de la France, à la faveur de la Covid, il s’est même agrémenté d’une nouvelle offre en labellisant les magasins de producteurs. “Nous sommes loin de cela dans les Pyrénées-Orientales parce qu’il n’y a pas assez de volumes pour l’instant” explique Anaïs Borrell, animatrice du réseau dans le département. “Mais Bienvenue à la Ferme reste un bon accélérateur pour la commercialisation des produits de l’exploitation en direct.”
Dans les Pyrénées-Orientales, la vente directe des produits sur l’exploitation est d’ailleurs le principal motif d’adhésion au réseau puisque celui-ci ne compte qu’une poignée de structures pratiquant l’agritourisme, huit hébergements, cinq fermes pédagogiques, deux exploitations organisant des apéritifs vignerons et deux exploitations en auto-cueillette.
Stabilité
Le nombre d’adhérents reste cependant peu ou prou stable, au gré des départs, pour des retraites ou des cessations d’activité, et de l’autre côté des arrivées, adhésions au mouvement une fois le respect du cahier de charges acquis. “Le plus souvent l’adhésion au réseau se fait à l’installation parce que c’est lié au projet économique de l’exploitation” précise encore Anaïs Borrell.
L’éventail des activités n’oublie pas non plus de s’élargir avec de nouvelles productions ou animations. “Pour cette année, nous avons par exemple un producteur de spiruline, une production nouvelle dans le département, qui vient de nous rejoindre. Nous avons aussi une exploitation qui propose de l’équithérapie, des soins par les animaux en somme.” Mais dans le département, le gros des troupes est fourni par les producteurs de fruits et légumes, même si toutes les filières sont représentées dans le réseau, depuis l’apiculture jusqu’à la viticulture en passant par les œufs, l’huile d’olive, les fromages…
Qualités requises
Et quelles sont les qualités requises pour rejoindre le réseau ? “C’est assez simple, il faut aimer accueillir le public, savoir prendre du temps, au-delà de la seule vente des produits à la ferme ; les approvisionnements extérieurs ne sont permis qu’en complément de gamme, pour donner des explications et faire visiter l’exploitation le cas échéant. C’est du travail en plus de celui que les exploitants doivent mener habituellement sur l’exploitation. Mai la clé la plus importante c’est peut-être la transparence vis-à-vis du public parce que c’est ce qui est attendu. Faire partie du réseau c’est travailler pour réduire un peu la fracture entre le monde agricole et le reste de la société. Cela oblige aussi à avoir une exploitation bien tenue, à être bien dans les clous des normes.”
Pour mieux gérer cette activité, le réseau met en place des formations pour ses adhérents et facilite aussi, pour ceux qui sont en circuit court et vente directe, l’ouverture de débouchés pour que toutes les productions puissent être ainsi écoulées.
Plus d’intérêt
Parmi les travaux engagés cette année, le réseau tente de convaincre les municipalités de l’intérêt qu’elles ont à favoriser les adhérents de Bienvenue à la Ferme qui sont installés sur leur territoire. “Ce sont des structures qui amènent du monde dans les villages, qui organisent parfois même des marchés de producteurs et souvent il n’y a pas grand-chose de fait pour aider ou encourager ces entreprises et ces initiatives. Alors que des petits gestes pourraient être salutaires, depuis la promotion dans les outils de communication de la commune, de la signalisation ou des tarifs préférentiels sur les mètres linaires quand des marchés sont organisés…” Bref, que les communes réalisent la chance qu’elles ont et qu’elles donnent un petit coup de pouce serait… Bienvenu !