Nouveau look pour Cimelait [par Yann Kerveno]

Presque six ans après sa création, l’atelier de transformation de Cimelait a atteint et dépassé tous ses objectifs. Ou presque.

“Il nous manque encore un petit plus que nous attendions sur le prix du lait” annonce Jean de Maury qui, avec quelques autres, a lancé la fabrication des yaourts Cimelait voici presque six ans. “Nous avons déjà revalorisé le prix, mais pas assez à mon goût. Mais nos charges de structures restent élevées et tous nos investissements de départ ne sont pas encore amortis” précise-t-il. Cette question, cruciale, de la rémunération, est bien le seul indicateur mitigé de cette aventure. En six ans donc, la collecte atteint aujourd’hui 400 000 litres de lait qui permettent de fabriquer 3,2 millions de yaourts. Contre des prévisions qui tablaient sur 300 000 litres.

Cinq fermes

“Aujourd’hui nous collectons cinq fermes et cela représente environ un tiers de notre production, le reste, comme avant, est vendu à la coopérative de la Seu de Urgell.” Les trois salariés de départ sont aujourd’hui huit, dont quatre entièrement dévoués à la production. Des quelques yaourts au début, la gamme s’est étoffée, le chiffre d’affaires atteint, lui, un million d’euros. Récemment, et pour suivre l’air du temps, la coopérative a fait évoluer son packaging. “Nous l’avons un peu épuré, avons ajouté que nous garantissions aujourd’hui le sans OGM, que nos emballages sont entièrement recyclables, ce qui est loin d’être le cas dans ce type de produits.”
Ce relookage est aussi l’occasion de refaire parler de la marque, de faire un peu de publicité. Et pour l’avenir ? Y aura-t-il un jour du fromage Cimelait ? “On a toujours pensé à cela et il y a une forte demande pour de la tomme, mais c’est un dossier compliqué” explique Jean de Maury.

Une base fragile

“On ne peut pas fabriquer dans le même atelier que les yaourts, ce n’est pas possible sanitairement, il nous faudrait donc un autre bâtiment, c’est un gros investissement. Et puis, le fromage, ce n’est pas comme les yaourts. Quand vous faites un litre de yaourts avec un litre de lait, pour faire un kilo de fromage il faut dix litres de lait. Cela nous obligerait à mobiliser toute notre production. Je ne dis pas que cela ne se fera pas un jour, mais pas pour l’instant” laisse-t-il entendre enfin.
D’autant qu’il y a un cap important à passer, celui du renouvellement des générations et qu’avec 5 fermes collectées, la base reste fragile. “Nous sommes dans une situation où chaque décision individuelle a de grandes conséquences sur l’ensemble de la démarche.” En attendant, la marque relookée poursuit son bonhomme de chemin.

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