MSA : le président national dans les P.-O. et premières “mesures sécheresse” [par Thierry Masdéu]

La semaine dernière, le président de la Caisse centrale de la Mutualité sociale agricole (CCMSA), Pascal Cormery, a fait le déplacement en Roussillon pour constater les dégâts d’une sècheresse qui s’éternise.

Accompagné d’une délégation de dirigeants de la MSA Grand Sud, parmi lesquels la présidente, Sophie Bonnery et le directeur général, Julien Le Cozannet, Pascal Cormery a débuté sa première journée de visites par Rivesaltes et Espira de l’Agly. Des secteurs dont les niveaux d’irrigation sont très disparates comme il a pu l’observer dans les vergers d’abricotiers de Domitille Zazzi et Fabrice Haon. “Sur nos deux hectares au Mas Réart de Rivesaltes ou encore sur les sept dont nous disposons sur la zone de Claira, l’eau est encore présente. Et même si on a perdu en calibre en réduisant de façon drastique l’arrosage à 50 %, qui était déjà vertueux, on s’estime chanceux d’avoir sauvé, en partie, la récolte !” évoque avec soulagement ce couple qui n’affiche pas le même enthousiasme en ce qui concerne leurs vergers sur la commune d’Espira de l’Agly. “Là-bas, la récolte a été compromise et, sur ces parcelles, nous avons des arbres en bout de lignes qui sont en train de mourir ! Et comme si cela ne suffisait pas, la grêle du 9 juin dernier a lourdement impacté les vergers de nombreux exploitants de la zone, dont une centaine d’hectares ont été touchés à 100 % !” Autant d’épisodes malheureux qui n’encouragent vraiment plus les arboriculteurs du secteur, comme ce couple, à poursuivre l’exploitation de leurs vergers.

Accompagnement humain

Une situation critique qu’a constaté avec inquiétude le président de la CCMSA. “Quand on voit l’état de la végétation et des arbres, effectivement, cela pose la question de la gestion de la ressource en eau et je pense qu’avec le relief géographique dont dispose ce département, il faut vraiment, sur un plan purement technique, réfléchir à la manière de stocker l’eau en hiver et au printemps, afin de pouvoir la restituer au monde agricole.” Pascal Cormery, donnant comme exemple d’autres pays beaucoup plus en proie à la sècheresse, comme le Maroc où l’eau est acheminée sur plusieurs centaines de kilomètres pour irriguer les plaines. En présence du préfet et de responsables d’organisations professionnelles agricoles, cette visite de terrain de la MSA s’est poursuivie le lendemain vers d’autres vergers et vignobles affectés.

Une démarche qui, au-delà de la première mesure d’aide économique concrète qui en résulte (voir communiqué de presse encadré), réaffirme l’engagement solidaire que porte cet organisme de protection sociale envers ses ressortissants. “On se doit, et cela fait partie de notre périmètre et de notre mission, de déployer un accompagnement humain et social pour les aider à traverser cette épreuve” rappelle le directeur général de la MSA Grand Sud, invitant les agriculteurs en difficulté à ne pas hésiter à prendre contact auprès de l’organisme social. “Nous mettons tout en œuvre pour être disponibles et répondre présents lorsque nous sommes appelés par des exploitants ou des salariés agricoles en difficulté ! Ensuite, avec les offres MSA dont on dispose et en lien permanent avec nos partenaires comme les collectivités, on s’assure de pouvoir mettre en place toute la protection sociale dont ils peuvent bénéficier pour eux et leurs familles”. Proposer au cas par cas une vraie réponse et un contact humain pour chaque dossier : c’est un des engagements de la MSA. Avec la mise en place d’un référent “Mal-être” qui reçoit, via le réseau de “Sentinelles”, le signalement d’exploitants en grande détresse. Un numéro d’appel Agri’écoute, le 09 69 39 29 19, est également disponible 24 h/24 pour essayer de prévenir et d’éviter les actes désespérés.