Mettons-nous au tricot ! [par Dorothée Boyer Paillard]

Amis moutons, je vous saurai gré de nous offrir votre laine afin que nous puissions tenter de nous réchauffer quand la bise sera venue. Vous avez remarqué, les temps de l’abondance tirent à leur fin et nous, pauvres gueux, n’échapperons pas au rude hiver qui vient frapper de l’autre côté du mur.
Vous me direz, je lisais, il y a une quinzaine de jours, un article sur les prix démentiels des chambres au Ritz, entre 1 500 euros la nuit pour une chambre supérieure de 35 m² à 24 000 euros, sans que je puisse connaître le prix de la chambre impériale. Puisqu’une grande marque d’habillement dévoilait un sac poubelle en guise de sac à main à 1 400 euros, ou le sac Tati revisité aux alentours des 1 590 euros, nous ne sommes plus à quelques brins de laine pour concevoir nos tricots et descendre les ordures avec.
Pardon, mea culpa, je me repends devant les humbles lecteurs que vous êtes et me contorsionne, je dépasse les bornes. Comment osé-je me moquer ainsi des ultra-riches comme cela ? Nous n’en avons pas eu assez comme cela avec les funérailles de The Queen, estimées entre 11 et 20 millions. Ce n’est pas comme si on payait encore avec la PAC, nos impôts donc, les subventions pour des biens agricoles royaux… Pour autant, les va-t-en-guerre que sont les pays européens vont devoir, d’une seule voix, mettre fin à cette indécente abondance. Il est important d’apporter tout notre soutien aux ultra-riches lorsque pour passer une nuit avec leurs tendres et chers à l’hôtel, ils devront soit importer des peaux d’ours de Russie, soit se rabattre sur les hébergements premiers prix… La vue y est toujours très belle également et, désormais, les salles de bains sont dans la chambre…

Il fait vraiment tout de travers ce p’tit gars

À eux les hôtels low-cost lorsque les manants dormiront dans les étables vides. Évidemment vides, nous devons réduire l’impact des gaz à effet de serre en réduisant les cheptels d’ici et d’ailleurs. Et comme il n’y a plus assez de fourrage, ça tombe bien. Adieu nos doux pulls d’hiver tricotés par les petits écoliers. Ne soyez pas si choqués, le travail illégal des enfants n’existe que pour la fabrication des composants de voitures électriques, voitures propres, vous savez celles que vous ne pourrez même pas recharger cet hiver… Et de nos habits… Ursula l’a bien dit, pas la sorcière de la Petite sirène, mais celle à la tête de la Commission européenne : la guerre larvée à la Russie se poursuivra, nous dépenserons l’argent que nous n’avons pas, mais nous serons heureux. Pas d’inquiétude aux pays des faillites qui se profilent. Et nous finirons par chanter sous une pluie qui ne tombe plus…

J’allais oublier la meilleure de la semaine, c’est un comique le Manu, il n’en rate pas une : déambuler en Angleterre lunettes de soleil sur le nez et en baskets, Madame de même. D’accord, ils ne sont pas allés rendre hommage à The Queen en mode stars, mais quand même, ils auraient pu attendre 2023, avec en sus les inflations énergétiques, avant d’enfin se montrer proches du peuple en mode prolo. Il fait vraiment tout de travers ce p’tit gars.

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