Les Vignes du vent, nouvelle signature de la coopération viticole [par Yann Kerveno]

Une marque et un changement de paradigme pour aller chercher de la valeur, c’est le pari fait par les Vignerons Catalans et six caves coopératives du groupement.

Le travail a été mené du printemps à l’été dans la plus grande discrétion, mais c’est bien une nouvelle marque et un nouvel état d’esprit qui ont été présentés, le jeudi 3 novembre, au cours d’une conférence de presse. L’enjeu, c’est d’aller chercher de la valeur, vendre les vins plus cher, pour amener une partie de cette valeur aux vignerons. “C’est un mouvement obligé si nous ne voulons pas être contraints à arracher des vignes dans le département” contextualisait Fabienne Bonet, présidente des Vignerons Catalans.

Le groupement qu’elle préside, ainsi que six caves coopératives du département ((Rasiguère, Dom Brial, Terrassous, Laure de Nyls, Terres Plurielles et Côtes d’Agly) se sont associés pour développer, en plus de leurs liens habituels, une nouvelle façon d’aborder le marché. Cette construction passe par la définition d’une identité, Vignes libres et Vignes coopératives, ainsi que le déploiement d’une nouvelle marque, Les Vignes du vent, le tout imaginé avec l’aide du stratège de marque Pascal Provencel qui a aussi accouché dans les Pyrénées-Orientales de Magistrale pour la Chambre d’agriculture et de Transhumancia pour la filière viande.

De 10 à 30 euros et plus

Dans la pratique, il s’agira d’aller chercher dans chaque structure participante les vins capables de mener à des assemblages de haute qualité sur la base de dégustations à l’aveugle, sans tenir compte de la provenance des jus. “La gamme comprendra deux rosés, trois blancs, trois rouges ainsi qu’un muscat de Rivesaltes et un Rivesaltes ambré” détaillait Stéphane Zanella, directeur général des Vignerons Catalans. La gamme sera présentée officiellement début février dans les Pyrénées-Orientales puis enchaînera les salons, de Wine Paris à Prowein en passant par les États-Unis.

“À terme, pour que cela soit efficace, nous envisageons, bien sûr, de mettre en marché des millions de cols” ajoutait-il, “mais pour la première année, ce seront seulement quelques centaines de milliers de cols qui composeront la gamme.” Le positionnement retenu, pour aller chercher de la valeur, s’étalera du cœur de gamme (autour de 10 euros), du Premium (20 euros), du super premium (30 euros), le tout chapeauté par des vins iconiques “avec des prix à trois chiffres”.

Imposée d’elle même

La liberté affichée par la démarche, “on ne s’impose rien et on ne s’interdit rien” pourra aller jusqu’au renoncement à la revendication des appellations du Roussillon. “Ces appellations sont négativement discriminantes pour les vins” estimait Pascal Provencel, et empêchent de faire monter les prix. “Aujourd’hui, je ne suis plus sûr que les appellations soient encore pertinentes pour créer de la valeur, ce sont les marques qui portent les grands vins” ajoutait-il. Et la marque, Les Vignes du vent ? Elle s’est imposée d’elle même puisque, fut-il expliqué, sur les huit vents que comporte la Rose des vents, il en souffle sept dans les Pyrénées-Orientales. Et que c’est le moteur qui permet au département de revendiquer l’indice de fréquence de traitement le plus faible de France. Prochaine étape, d’ici à la fin du mois de novembre, la sélection des vins.

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