Loi Alimentation : c’était bien une arnaque !

Que reste-t-il de nos amours ?, pourrait fredonner celui qui, voilà un an et demi, a “inventé” la loi Alimentation. Pas grand-chose de très intéressant pour l’agriculture ni pour l’Association nationale des industries alimentaires (Ania) qui vient de dresser, le 3 avril dernier, un constat peu amène sur ce sujet : “Les mauvaises pratiques ont persisté et la déception est à la hauteur des espoirs. (…) Depuis 2013, les prix des produits de grande consommation ont baissé de 6,1 %. (…) Ceci représente 5,5 milliards d’euros détruits sur l’ensemble de la filière.” Imaginée, entre autres, pour mieux rémunérer les producteurs, cette loi contraignait la distribution à remonter les prix de certains produits. Par voie de conséquence les bénéfices engrangés devaient permettre aux distributeurs de laisser un peu d’oxygène et un peu plus de marge à la filière agricole. Selon l’Ania, grâce à cette pirouette, les distributeurs auraient engrangé 600 millions d’euros supplémentaires alors que ce dispositif n’aurait rien rapporté aux producteurs. Et pourtant il faut se souvenir de cette petite phrase prononcée en 2017 par Édouard Philippe : “Il n’est pas admissible que des agriculteurs ne puissent pas se verser un revenu décent et vivent sous le seuil de pauvreté”. En ligne de mire l’attitude des distributeurs et les relations tourmentées qui les opposent au monde agricole depuis plusieurs années.
Usine à gaz supplémentaire auréolée d’un certain flou macronien, dans quelle histoire le monde agricole est-il encore allé mettre les pieds ? C’est la question qu’il faut se poser du plus haut sommet du syndicalisme à la plus petite structure cantonale. Car, et un gosse de 10 ans pourrait le comprendre, c’est bien l’éternel principe de l’offre et de la demande, qui dicte sa loi depuis que le commerce existe. À défaut, le législateur doit mettre en place des mesures cœrcitives et imposer un réel cœfficient multiplicateur. Nous le disions dans notre édition du juillet 2017. Nous pouvons sans problème le redire aujourd’hui.

Jean-Paul Pelras

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