L’arbre, l’échelle, le jeu des transparences… (Par Karo et Didoo)

Les temps sont difficiles, la plupart d’entre nous ne pensions pas un jour vivre une année comme celle qui vient de s’écouler, Covid, confinement, couvre-feu, chômage, conseil scientifique, jamais nous n’avons vu à la TV autant de médecins, épidémiologistes, spécialistes et donneurs d’avis, d’opinion, de con-seils et nous en passons. Quel boulot pour l’équipe de l’Agri de commenter et analyser tout ce blabla.
Alors nous nous sommes dits que ce coup-ci, nous n’allions pas parler d’artiste, (ou de manière indirecte !) on va juste partager avec eux et avec vous bien évidemment, un peu de rêve, les paroles d’une chanson qui font sourire et apportent un peu de légèreté, de fraîcheur et surtout nous ramènent à cette part de rêverie insouciante. 
Cette jolie chansonnette, écrite par un auteur du terroir, présente un texte pouvant s’entendre de tellement de façons différentes qu’elle interpelle. Sortie en 2008 et incluse dans l’album “Des roses et des orties”, ce disque de Francis Cabrel fût le plus vendu cette année-là.
“La robe et l’échelle” est un instantané, un de ces courts moments dont le parfum dure toute la vie. Sentez-le d’ailleurs, ce parfum d’été, les foins coupés, ce doux mélange d’odeurs : la menthe, la rose, la citronnelle et celui de ces burlats ou bigarreaux bien rouges dans la main. Et puis, il y a cette image, le cerisier, l’échelle, le garçon et la fille en robe légère, une photo à la Robert Doisneau, un noir et blanc faisant ressortir tout le romantisme de la situation ou un tableau à la Van Gogh, plein de couleur, pointillé de soleil jaune dans une campagne lumineuse. Elle est visuelle cette chanson, “et par le jeu des transparences” écrit l’auteur, que dire de plus, sinon rêvasser à “ces fruits dans les plis des tissus”.

On peut couper l’arbre, vieillir, faire ce qu’on veut, cet instant reste gravé à jamais…

Là où opère le charme, c’est qu’une fois que le tableau est peint, c’est définitif, il est : on peut couper l’arbre, vieillir, faire ce qu’on veut, cet instant où l’on quitte l’enfance par le chemin de la rencontre amoureuse reste gravé à jamais, ni sur l’arbre, ni dans le marbre mais dans le cœur. Il y a donc, derrière les parfums, la photo ou la peinture, il y a l’émoi, le sentiment amoureux de la première fois lié à la nostalgie du passé.
Après avoir évoqué le côté visuel de ce texte, il est à noter du point de vue de la structure mélodique, qu’il n’y a pas de refrain et que la forme poétique est marquée par une rime plutôt riche. L’ensemble donne un rythme léger et dansant aussi estival que les cerises.
Nous pouvons aussi le lire comme un roman où le souvenir de la première rencontre permet au lecteur de poursuivre le chemin de toute une vie. Cet instant magique restera la pièce maitresse de ce temps qui passe, avec ce goût de fièvre et de miel qui ramènera à cette douce rêverie.
Alors, rêvons ensemble, rappelons-nous ces douces images et chantons si le cœur nous en dit ! Nous savons que vous avez déjà mis le disque sur la platine, et nous espérons de tout cœur vous avoir offert un nuage d’évasion.

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