L’antidote : Se souvenir des bons moments « La Quatrelle »» (Par Jean-Paul Pelras)
Voyez-vous, lorsque l’on évoque un souvenir automobile qui a pris déjà quelques bougies, ce qui fait le plus défaut, c’est la fragrance, l’olfactif en quelque sorte. Car comment vous parler d’une 4L sans vous faire partager l’odeur caractéristique de ce siège en moleskine resté en plein soleil au moment de l’apéro ou pendant la messe de onze heures. Je vous ferai grâce ici de certains arômes champêtres, bottes de foin et autres graisses agricoles, que je réserve d’ordinaire à la 2 CV pour laquelle j’éprouve une affection toute particulière. Mais, vous en conviendrez, tout en étant sa cadette et en quelque sorte sa rivale, puisqu’elle fut construite en 1956 et commercialisée en 1961, alors que la 2 CV vit officiellement le jour en 1949, la Renault 4 mérite, à elle seule, son comptant de satisfecits. Certains s’en souviennent peut être, elle débuta sa longue carrière avec un levier 3 vitesses et une banquette basculante qui fit de cette berline la première à pouvoir concilier loisir et travail. Elle sera d’ailleurs très vite adoptée par de nombreuses entreprises publiques ou privées. C’est grâce à elle que nous avons attendu pendant presque trois décennies le passage des hommes de lettres et redouté, à chaque carrefour, le coût de sifflet moralisateur des gardes du cardinal de service. En plus de trente ans, elle subira des dizaines de transformations et s’adaptera aux caprices de ses contemporains. C’est en 1989 qu’on l’équipe d’un rétroviseur à droite et de feux anti-brouillard. Mauvais signe ; elle tirera sa révérence trois ans plus tard, quelque part dans une usine de Slovénie. Drôle de fin pour une dame qui se vendit à plus de 8 millions d’exemplaires et appartient indiscutablement au patrimoine de ceux qui aimaient faire coulisser ses glaces latérales et accéder à la roue de secours sans avoir à débarrasser le coffre.
C’était la voiture de Noël lorsque nous nous sommes rencontrés la première fois 😍. Voyage à Deauville !!!!