Julien Le Cozannet : nouveau directeur MSA Grand Sud [par Thierry Masdéu]

Varois d’origine et après un cursus de postes à hautes responsabilités au sein de caisses d’allocations familiales, Julien Le Cozannet, 49 ans, a pris à cœur en juillet dernier, sa nouvelle fonction à la direction générale de la MSA Grand Sud. Un réseau qu’il affectionne tout particulièrement et qu’il espérait déjà pouvoir rejoindre durant ses formations à l’École nationale supérieure de sécurité sociale (EN3S). Après 9 mois d’exercice à la tête des caisses de l’Aude et des P.-O., nous l’avons sollicité sur ses principales orientations…

Vers quels axes prioritaires souhaitez-vous orienter vos efforts ?
Les deux grands sujets d’aujourd’hui pour la MSA Grand Sud sont l’attractivité des territoires et le soutien au monde agricole qui sont des leviers à très forts potentiels pour le bien vivre en milieu rural ! C’est tout l’enjeu du renouvellement de génération qui passe à la fois par l’attention portée sur les projets d’accueil des jeunes enfants, en direction des familles, d’actions pour l’autonomie des personnes âgées, mais également par un appui aux exploitants agricoles. Notamment en leur venant en aide avec les équipes de la prévention des risques professionnels en terme d’équipements pour améliorer les installations. Ces types de préventions à la fois sur l’investissement mais aussi sur l’accompagnement avec des professionnels de santé permettent de réduire au maximum les accidents du travail. Comme la mise en place de formations avec des kinésithérapeutes qui conseillent sur les bons gestes et petits exercices du quotidien à faire pour éviter de se blesser.

Mais l’attractivité en zone rurale passe aussi par des opérations menées avec les équipes territoriales pour faire revivre des espaces d’animation, de vie sociales, ou places de villages avec, pourquoi pas, des exploitants qui pourraient venir y recréer des marchés !

Cet objectif d’attractivité des territoires ne doit pas pour autant faire oublier la détresse et la souffrance que peuvent subir certains exploitants agricoles ? 
Bien évidemment et derrière le bien vivre rural, il y a aussi ce sujet extrêmement important et difficile à traiter de la prévention du mal-être agricole, sur lequel nous sommes très mobilisés pour y amener des solutions ! Une centaine de personnes a déjà été formée, tout particulièrement avec nos délégués cantonaux, sur le dispositif Sentinelles, ce qui nous permet aujourd’hui d’avoir un point de vigie sur le territoire. C’est un objectif majeur au niveau du réseau des MSA. Et Grand Sud est particulièrement bien avancé sur cette problématique. D’ailleurs des premières réunions ont déjà été menées avec la préfecture comme avec l’ensemble des interlocuteurs du territoire. 

Le futur de la souveraineté alimentaire est étroitement lié à celui de l’attractivité des métiers de l’agriculture et des nouvelles installations, comment appréhendez-vous ces équations ?
Déjà, sur l’ensemble du territoire métropolitain, 100 000 exploitations ont disparu sur une période relativement courte. Et cette forte réduction est une tendance qui risque de s’accélérer sur les deux années à venir ! Ce renouvellement des générations d’agriculteurs va être capital, tout particulièrement sur les 5 à 10 années à venir, il sera la clé de cette souveraineté, car on s’attend à une vague très forte de départs à la retraite ! Résultat, nous risquons d’avoir des surfaces agricoles qui vont soit disparaître, soit s’agrandir, avec des difficultés foncières de proximité, c’est un virage difficile qui doit être négocié ! Aussi, dans ce contexte, la MSA, aux côtés des Chambres d’agriculture pour la partie technique et des banques pour le volet économique, souhaite se positionner comme facilitatrice dans la transmission des exploitations et l’installation de nouveaux exploitants.

Concernant la nouvelle réforme des retraites, quel accueil reçoit, chez l’ensemble de vos sociétaires, la proposition de loi qui fixe l’âge légal du départ en retraite à 64 ans au lieu des 62 actuels ?
D’après les échanges que j’ai avec les différents élus et exploitants, j’ai le sentiment, mais je peux me tromper, que le vrai sujet d’inquiétude pour eux reste plus axé sur le montant de la pension que sur l’âge légal du départ en retraite ! Toutefois il serait intéressant d’étudier l’âge effectif de ces départs, notamment plutôt pour les exploitants que les salariés agricoles, car il semblerait qu’il soit déjà plus élevé que l’âge légal actuel.

En tous les cas, le réseau des MSA pousse aussi pour cette amélioration des pensions de retraites qui sont chez les agriculteurs relativement faibles. Cela fait partie de nos grands enjeux, comme la prise en compte des 25 meilleures années. Prévoir des dispositions pour les conjoints ou encore comptabiliser des périodes de stages effectuées pour en valider des droits. Autant de pistes pour, d’une part, améliorer les pensions de nos retraités agricoles et, d’autre part, en valoriser aussi le métier !

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